Voila
ce que j’aurais aimé vous dire lors du débat, mais « priorité à la connexion »
avec Phil Zimmermann  :

 

Le point essentiel qui a été soulevé lors de cette journée est la possibilité technique ou non de repérer des flux P2P illégaux au milieu des flux autorisés.
La réponse est « oui » si les personnes utilisent des canaux « en clair » avec des programmes dont le protocole est connu (gnutella, limewire, bitstream, emule). La réponse est « non » si ces personnes utilisent un canal chiffré.  En effet, un opérateur télécom ou même un gouvernement ne peuvent pas lire des flux chiffrés, et n’en ont d’ailleurs pas le droit –sauf commission rogatoire explicite- On ne peut donc pas techniquement surveiller les flux chiffrés. Bien entendu, comme dans le cas de « Skype » ces flux utilisent un port « neutre » comme le port 80 qui sert aux flux http, et donc non décelables par l’analyse de ports.

Pour moi la Loi qui consiste à sanctionner les fraudeurs de téléchargement illégal ne va toucher que quelques adolescents irresponsables, mais ne va pas concerner la grande majorité des flux. D’ailleurs la précédente Loi à permis de sanctionner… une trentaine de cas.

Le fait de « watermarquer » les œuvres n’est pas une bonne idée non plus, car elle n’adresse pas le problème du « ripping » depuis le CD ou DVD vers le format numérique ou le fait de filmer au caméscope directement dans la salle de cinéma.

La solution, d’après moi, est de créer un « deception
point »
 :
Créer des utilisateurs fictifs avec de gros serveurs et de la bande passante et inonder les serveurs P2P avec le titre original du top 50, et des derniers films à protéger, mais avec un contenu buggué, jusqu’à décourager de télécharger le titre.

On peut aussi imaginer de payer des hackers pour trouver des failles dans les logiciels P2P et injecter un Trojan dans les ordinateurs des utilisateurs de Limewire ou emule, mais c’est illégal en France de créer des logiciels pour effectuer une intrusion dans un système…  En tous les cas ça peut servir à montrer le recel d’ouvres piratées dans l’ordinateur « cible » et ensuite remonter des filières professionnelles. Dans le cadre d’une enquête de police ça doit pouvoir se justifier.

L’autre possibilité est d’admettre que la majorité des flux sur Internet sont en violation avec le copyright et de taxer les fournisseurs de moyens proportionnellement : les FAI et les fabricants de graveurs et de lecteurs
MP3 et MPEG4. Mais c’est une action qui doit être faite au niveau international et simultanément sinon les fraudeurs vont « se décaler » sur des pays plus laxistes. En effet, il existe des programmes d’anonymisation par relais de proxy comme Steganos ou TOR qui permettent de se positionner virtuellement où l’on veut sur la planète.

Une dernière solution consiste à changer le « business model » et à considérer que seules les performances en « live » sont rémunératrices ainsi que les droits dérivés du merchandising (objets « culte »). Pour le cinéma seule la qualité de la taille de l’écran et du son devrait permettre de conserver les spectateurs et non le contenu du film. Je sais que c’est dur à admettre mais je pense que c’est la fin de « l’âge d’or » du cinéma et de la musique de variétés du 20ème siècle basés sur la réversion de royalties une fois le « tube » commis.

Cordialement,