MegaUplaod est hors d'état de nuire ! Nous ne nous en réjouissons pas. Ce n'est pas en supprimant le principal moyen qu'avaient trouvé les internautes pour satisfaire leur soif de consommation de biens culturels, musique et vidéo, sans se ruiner, que l'on peut résoudre le problème. Car problème il y a, et solution il n'y a toujours pas aujourd'hui, c'est tout aussi certain.
Demain, quelles formes prendront les détournements ?
Va-t-on assister à une purge mondiale des contenus dits illégaux sur l'Internet, alors que l'écosystème d'offres légales diversifiées et accessibles à des prix raisonnables n'est toujours pas en place ? Ce possible passage en force pourrait provoquer bien des dégâts.
Déjà, suite à Hadopi, le piratage s’était déplacé du peer to peer vers le streaming. Demain, vers quoi ira-t-il ? Le développement des VPN cryptés est un bel exemple. Les réglementations et mesures autoritaires mises en place depuis 2004 n'ont eu quasiment aucun effet sur le fond. Il faut l'admettre, réfléchir, débattre, innover.
C'est un nouvel équilibre, de nouveaux modèles économiques qu'il faut construire, pas le maintien en l'état d'un système qui cherche à perdurer depuis plus de 30 ans, le temps des vinyles et autres VHS. Le monde du numérique, par sa capacité d'échange et de copie démultipliés, doit inventer un nouvel écosystème, revisité, adapté aux nouveaux médias. Le développement de l'imprimerie n'a pas permis aux moines copistes de se maintenir, ouvrant la voie au formidable développement de l'éducation, du savoir, de nos sociétés de la connaissance. C'est une nouvelle étape de ce processus, de cette nécessaire mutation que nous vivons aujourd'hui, c'est ce que les jeunes générations réclament, consommateurs avides de biens culturels, ils attendent une offre adaptée à leurs modes de consommation, alors qu'on leur propose de soumettre les technologies aux règles et répartitions de valeurs d'avant hier.
Où en sont les ayants droit dans leurs réflexions ? Voici ce que vient de déclarer Bernard Miyet, président du directoire de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) à Édition Multimédia : "La Sacem a rapidement pris la mesure de l’impact de la diffusion numérique pour la filière musicale, qu’il s’agisse des conséquences potentielles du piratage, de la nécessité de favoriser le développement des sites légaux ou de l’exigence de modernisation de ses propres outils." (janvier 2012).
Cet espace de débat est consacrée à ce thème, dans une optique de création de valeur, pas de protection des acteurs en place. Diffusons, Valorisons, Innovons !
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Philippe Recouppé – Président