L’IDENTITE NUMERIQUE QUEL ECOSYSTEME POUR DEMAIN ?

identité numérique

La conférence « Identité Numérique : Quel écosystème pour demain ? » a réuni le vendredi 4 Novembre dernier sur Paris plus de cent cinquante personnes sur les sujets liés à l’identité numérique : écosystèmes, programmes, émergence des usages… Ont été abordés notamment les thèmes suivants :

  • Les projets, labels et les expérimentations pilotes en France : Cityzi, FC2, Idenum, arrivée de l’e-administration, travaux de la commission identité numérique de l’Acsel, etc.
  • Le rôle de la Carte Nationale d’Identité Électronique, le parcours parlementaire du projet de loi et les développements prévus…
  • Les programmes européens structurants sur l’Identité numérique, plus spécifiquement les projets STORK et SSEDIC
  • L’analyse du développement des principaux écosystèmes en développement sur l’Identité Numérique au sein des pays de l’OCDE
  • Les premiers usages courants utilisant l’identité numérique et leur développement dans des marchés comme la téléphonie mobile, les services, le paiement, les réseaux sociaux, etc.
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Vous trouverez ci-dessous le compte rendu des principales interventions lors de cet évènement :

 
Le compte rendu de l’évènement du vendredi 4 Novembre 2011 organisé par Forum ATENA
 
C’était l’évènement parisien de l’automne sur l’Identité Numérique et beaucoup d’entreprises, de membres des administrations mais aussi quelques chercheurs, universitaires et consultants étaient présents ce vendredi 4 Novembre, dans la salle des Actes de l’Institut Catholique de Paris ou se déroulait la conférence.
 
Le Président de Forum ATENA M Philippe Recouppé a accueilli les participants leur souhaitant formellement la bienvenue au nom de l’association. Il a tenu à rappeler à cette occasion, le rôle de l’association Forum ATENA en tant qu’organisation ayant vocation à porter ou promouvoir les débats pertinents liés à l’utilisation des nouvelles technologies. Mr Denis Beautier, directeur de la formation continue de l’ISEP lui a succédé pour faire une courte présentation de cette école d’ingénieur partenaire de l’évènement et présente également dans le « campus» parisien de l’ICP.
 
En introduction, M. Guy de Felcourt, responsable de l’atelier Identité Numérique de Forum ATENA a présenté les objectifs de cette demi-journée consacrée aux écosystèmes de l’Identité Numérique.
 
        Aborder l’Identité Numérique sous l’angle de la notion de ses « écosystèmes » associés : Comment se définissent ces écosystèmes ? Quels en sont les principaux objectifs ? Visent-ils d’avantage l’innovation avec de nouveaux services, l’e-administration simplifiée et généralisée, ou une meilleure sécurité pour des transactions de valeur ajoutée ? Quelles en sont caractéristiques en matière de gouvernance, et de degré d’ouverture ou d’interopérabilité ?
 
        Obtenir une meilleure idée des univers visés et atteignables par ces écosystèmes : Quels sont les objectifs et les périmètres des projets nationaux, quels sont ceux existant à l’échelle européenne ? Existe-t-il des écosystèmes pour des projets internationaux nés de la dématérialisation ou d’un univers de consommation d’avantage mondialisé ? Quelle est leur nature commerciale ou sociale ? Y a-t-il de grandes différences entre les états nations dans la construction de ces écosystèmes ?
 
        Mieux apprécier au travers des témoignages de plusieurs entreprises ou intervenants, les usages ou types d’usages appelés à être développés ou impactés par la construction de ces écosystèmes de l’Identité Numérique. La deuxième partie de la conférence est donc structurée autour d’un certain nombre d’interventions sur les usages : E-administration, téléphonie, banque, paiement, réseaux sociaux, etc.
 
 
Première partie
Comment se construisent les écosystèmes de l’identité numérique ?

A/ Expériences, pilotes et projets nationaux : quels objectifs et quels résultats ?
« CITYZI » : Une expérience  réussie et extensible ?
  > L’intervention de M. Vincent Barnaud de la société Orange
 
L’objectif de « Cityzi », était de construire un écosystème NFC utilisant le mobile sans contact. Ce n’est pas une identité « unique » car chaque identité numérique est spécifique de l’application qui l’utilise. Néanmoins, cette expérience permet de faire interagir des applicatifs dans des domaines divers comme le transport, des achats en magasins ou des services d’information et une infrastructure de sécurité permettant de reconnaître le client grâce à un applicatif client- logiciel et à la carte SIM Orange.
 
Après un an d’expérimentation à Nice avec prés de 150 000 utilisateurs enregistrés, l’apprentissage qualitatif est important, et l’expérimentation a vocation à continuer et s’étendre avec un objectif de permettra à un nombre croissant de territoires de pouvoir promouvoir des usages locaux avec « Cityzi » et d’autre part d’atteindre un demi million d’utilisateurs enregistrés.
 
 
Du projet FC² à la dématérialisation des usages en ligne : la Commission Identités Numériques  L’intervention de M. Ludovic FrancesconiACSEL (Association de l’Economie Numérique)

Convaincue de l’importance du sujet de l’Identité Numérique, l’Association de l’Economie Numérique (ACSEL) a créée une Commission spécifique sur ce sujet. Un des premiers projets de recherche et développement dans ce domaine a été FC2 un projet conclu en Juin 2010 qui a permis d’éprouver la maîtrise des technologies de l’Identification Numérique, Innover sur des parcours clients Web ou Mobiles et tester ou comprendre des usages pertinents comme la location de voiture ou le portefeuille numérique.
 
 Aujourd’hui fort de ce premier retour d’expérience, l’ACSEL participe à de nombreux chantiers sectoriels favorisant la convergence, la pédagogie, et la concertation dans ce domaine. Trois exemples illustrent cette action : La première c’est la réalisation et le suivi avec la Caisse des Dépôts d’un Baromètre de la confiance des Français dans le Numérique, permettant de mesurer la perception des consommateurs par rapport à l’évolution des usages de l’e-administration, du commerce électronique, de la banque à distance ou des réseaux sociaux.
Un deuxième exemple c’est le partenariat très important dans l’e-administration réalisé avec la DGME et porteur de nombreuses innovations d’usages futurs autour de l’Identité Numérique.
Le troisième enfin c’est la gestion des identités numériques dans le monde des entreprises. Ce projet baptisé RINE propose des niveaux différenciés d’Identité Numérique afin d’être utilisés dans la relation interentreprises.

 
IDENUM : Un label d’identité numérique, concept ou réalité ?
     > L’intervention de M. Fabrice Mattatia, CDC Caisse des Dépôts
La croissance des usages des téléphones mobiles et de l’Internet, associé à la complexité de la gestion des mots de passe et au coût des systèmes d’authentification propriétaires sont des facteurs qui plaident pour une solution grand public de l’Identité Numérique et de dématérialisation de la signature, de l’authentification et du consentement…
 
Si on regarde les systèmes existants de l’Identité Numérique ou de dématérialisation on observe que ces systèmes fonctionnent soit à partir d’une carte d’identité électronique d’origine régalienne basée sur une puce, soit à partir d’un émetteur privé ou public utilisant soit un support carte ou un autre dispositif comme une clef USB ou un téléphone mobile.
 
Les exemples se multiplient dans le pays voisins pour les deux types de supports. En France, le projet de l’Identité Numérique est toujours en débat avec un questionnement sur la convergence entre la carte (CNIE) et la clef et sur l’architecture de contrôle centralisée ou non.
 
Le rôle de la CDC est de s’impliquer entre secteur privé et public pour impulser des premiers niveaux de concrétisation. Le label « Idenum », conçu comme porteur d’une identité simple et multi supports, apparaît comme complémentaire de la CNIE, afin de remplacer ou de compléter le couple Login/ MP, notamment lors de la connexion des sites web et afin de pouvoir s’authentifier et signer en ligne.
Mattatia
 
 
CNIE : Carte Nationale d’Identité Electronique : Un support pour l’identité numérique ?
     > L’intervention de M. le préfet Bertrand Maréchaux, directeur de l’ANTS
 
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La carte d’identité électronique française devrait être construite autour de deux puces : Une puce sans contact comme pour le passeport qui contiendrait deux empreintes digitales (d’après les récentes orientations du conseil d’état) et un puce service pour l’univers marchand ou à caractère local voir social. Sur le plan du contrôle du titulaire par l’Etat celui-ci pourra se faire par rapport aux données biométriques de la première puce ainsi que par la photo.
 
C’est un sujet de pleine actualité puisque le projet de loi sur la protection de l’Identité qui porte sa concrétisation est en deuxième lecture au Sénat.
 
Sa mise en œuvre butte en ce moment sur une discussion sur la nature du lien entre l’état civil du titulaire et ses empreintes digitales. Ce lien pourrait être fort c’est-à-dire permettre une authentification certaine ou au contraire faible ce qui ne permettrait pas une authentification positive au sens ou elle ne pourrait avoir un caractère certain.
 
Pour autant le rôle de la CNIE en tant que support de l’Identité Numérique pourrait être utile voir fondamental puisqu’il permettra pour les personnes physiques d’établir « un lien technologique entre une identité physique et une identité virtuelle ». Dans ce cadre, l’Etat fournirait une garantie pour les e-services en certifiant la carte et la puce, en permettant sa révocation en cas de déclaration de Perte ou Vol et enfin en gardant par le code PIN un accès utilisable en principe uniquement par son titulaire.
 
 
L’intervention de M. Philippe Goujon, député-maire du XVe arrondissement de Paris, rapporteur de la proposition de loi relative à la protection de l’identité à l’Assemblée Nationale. 
Le développement d’une identité numérique moderne est importante, elle l’est pour créer de nouveaux services à valeur ajoutée, pour faciliter l’accès à l’administration ainsi que pour augmenter la sécurité des citoyens.
 
A ce titre, il convient de revenir sur le débat en cours depuis 2002 sur l’identité numérique. A l’occasion du rejet par le sénat du projet d’un mécanisme de contrôle univoque de l’identité par rapport à une base centrale, une disposition importante de ce projet, on voit que celui-ci n’est toujours pas tranché. Aussi peut-on rappeler ce qui semble constituer les fondements de cette discussion parlementaire, à savoir d’un coté ce qui concerne la sauvegarde de la vie privée et la protection des données et de l’autre ce qui a trait à la lutte contre les fraudes, la prévention contre la délinquance, l’usurpation d’identité et la sécurité contre le crime organisé et le terrorisme.
 
Pour la protection des données, la note d’observation de la CNIL, rappelle que les données biométriques sont sensibles et que leur traitement se doit d’être encadré par la loi notamment sur la finalité et la proportionnalité. En fait elles le sont déjà dans le passeport électronique. Ici la question est la conservation en base centrale de ces informations biométriques. A l’origine prévue sur 8 empreintes digitales et maintenant sur 2 empreintes. La CNIL attire particulièrement l’attention sur la fiabilisation des données sources (délivrance de l’état civil, par exemple des extraits de naissance) qui font également parti de la protection d’identité et de l’encadrement des conditions de traitement et d’usage de la base ainsi constituée.
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Pour autant la question du lien faible et du lien fort débattue au sénat peut être considérée comme surprenante. D’abord car il n’y a pas de connexion entre la puce destinée aux services commerciaux et celle contenant les éléments biométriques pour l’Etat. Il y a juste une validation de conformité de l’identité. De plus les questions de sécurité sont également fondamentales dans l’identification régalienne. Identifier avec précision une personne devant être secourue ou Identifier un risque criminel, semble justifier que l’Etat puisse reconnaître par rapport à une base centrale dont rappelons que l’accès sera réservé, sécurisé, tracé et encadré, l’identité d’une personne dans des cas bien précis. Enfin la réalité tangible du concept de lien faible tel qu’il a été défendu par les positions récentes du Sénat pour un lien avec la base centralisée n’a pas été démontrée, ce qui ne semble pas favoriser un consensus parlementaire sur le sujet.
 
 
 
B/ Les programmes européens et d’autre pays de l’OCDE : quels enjeux, quelles conséquences ?
 
SSEDIC: Scoping the Single European Digital Identity Community. L’ambition d’un vrai écosystème européen ?
     
> L’intervention de  M. Patrice Sambou de la société Trust Mission
 
Ce projet de réflexion européen est un projet de long terme avec un périmètre d’étude sur les questions de dématérialisation incluant l’ensemble des domaines d’applications.
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Les objectifs de ce projet de réflexion européen consistent à envisager les caractéristiques et les conséquences de l’interaction entre la libéralisation des échanges et l’identité numérique. SSEDIC (qui peut être traduit par le « cadrage d’une communauté numérique unique en Europe »), peut être à ce titre considéré comme le pendant européen du projet US d’écosystème NSTIC (National Strategy for Trusted Identities in Cyberspace) et d’autres projets dans le monde. Il est en continuité avec le projet STORK qui se termine l’année prochaine. 


Concrètement les participants du programme SSEDIC élaborent et partagent des études visant à définir les business modèles, les systèmes de régulation et de gouvernance, les degrés d’interopérabilité des technologies, afin de permettre dans les différents domaines de structurer une démarche commune au niveau européen.
 
Un exemple est le schéma de facturation unique par Internet « e-invoicing » qui associé aux normes de paiement SEPA utiliserait l’identité numérique comme support permettant la réduction des coûts, une plus grande ouverture et une meilleure sécurité du traitement de nombre de transactions.
Une des difficultés est l’indispensable harmonisation de la chaîne de gestion des certificats et systèmes d’infrastructures de gestion des clefs (« PKI »), entre les états, les autorités de certification et les opérateurs de certification. Les participants au projet SSEDIC travaillent sur des préconisations en ce sens pour que cette harmonisation soit possible sur un plan pratique.
 
 
 
STORK : Secure Identity Across Border Links: Interconnections des identités européennes pour quelles applications transfrontières?
     
> L’intervention de M. Jean François La Manna directeur de Projet  "Relation industrielles et internationales» de l’ANTS et de M. Augustin de Miscault de la société Cassidian
 
« Stork » est un projet financé par l’Union Européenne qui regroupe une trentaine de participants : Etats membres et entreprises notamment. En France l’ANTS et Cassidian ont participé à ce projet.
Avec déjà plus d’une trentaine de millions de cartes d’identité électronique en fonctionnement en Europe et bien plus dans les prochaines années, Stork vise à étudier comment rendre interopérables certaines applications de l’Identité numérique entre un Etat Européen et un autre.
 
Comme son nom l’indique (Secure Identity Accross Border Linked) « STORK » établit donc un lien grâce à une infrastructure de serveurs intermédiaires (PEPS- Pan European Proxy Services), permettant de connecter des infrastructures nationales et de relayer des authentifications ou d’autres attributs de l’identité numérique. Rappelons que l’objectif de « STORK » n’est pas de construire un système supranational mais plutôt de garantir des interfaces qui fonctionnent entre les états.
A terme, l’objectif de Stork est de présenter les conditions d’une interopérabilité européenne entre l’ensemble des systèmes nationaux d’identification numérique en Europe.
 
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Les pilotes ont permis d’explorer certains usages comme l’inscription par un étudiant à une université sur un autre état membre, ou de l’e-administration transfrontalière. En tout six pilotes ont été créés allant de la gestion du changement d’adresse jusqu’à l’accès aux services électroniques de la Commission Européenne bases sur des cartes d’identité électroniques.
 
 Il est important de souligner que STORK n’agissant que comme système d’interconnections, chaque système national maintient ses propres spécificités nationales, y compris ses approches historiques et culturelles.
 
 

Quelles sont les stratégies de l’Identité Numérique au sein des états membres de l’OCDE ? Quels sont différences ou les similitudes dans les approches respectives ?
     
> L’intervention de M. Laurent Bernat de l’OCDE
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Déjà en 2007, l’OCDE s’interrogeait sur l’importance de l’identité numérique dans le développement de l’économie et d’Internet. En 2008, l’OCDE a publié un guide, afin de faciliter la compréhension de cette question par les décideurs politiques, puis en 2010 l’OCDE a réalisé une étude comparative des stratégies de 18 pays membres. L’OCDE est sur le point de publier un document de synthèse accompagné d’orientations pour les politiques publiques dans ce domaine.
Le premier constat est qu’aujourd’hui, même si il existe un potentiel important en matière d’innovation pour des services numériques à forte valeur nécessitant une authentification forte et donc des solutions avancées d’identité numérique, les forces du marché ne suffisent pas pour leur émergence. En conséquence on observe que les gouvernements sont amenés à intervenir sous la forme de stratégies et politiques nationales. Pour autant, sauront-ils intervenir efficacement tout en préservant le dynamisme du secteur de l’économie Internet? 
 
Il est encore trop tôt pour le savoir, la mise en œuvre de ces politiques n’en étant qu’à son commencement. L’enquête menée par l’OCDE relève également d’autres motivations pour que les états interviennent dans ce marché par l’adoption de politiques publiques. On trouve au premier rang de celles–ci l’ « e-gouvernement », mais aussi plus largement, la volonté de dynamiser et moderniser le secteur public. Curieusement, la cyber sécurité n’est généralement pas la motivation principale.
Les deux moyens principaux par lesquelles ces politiques pour l’identité numérique tentent de stimuler l’innovation sont d’une part la généralisation de moyens d’authentification forte, et d’autre part, la simplification de l’expérience des utilisateurs par la réduction du nombre de justificatifs à gérer.
Où se situent les blocages du marché? Ils sont de natures différentes. Un premier type de blocage est lié à la difficulté d’atteindre la masse critique en nombre d’utilisateurs et en services proposés. Les utilisateurs attendent les services pour s’équiper (par exemples de terminaux de lectures et autres solutions), les fournisseurs de services attendent que les utilisateurs soient équipés pour offrir innover. Finalement, rien ne se passe, sauf dans certains secteurs de niche.
Un deuxième type de blocage est de nature plus psychologique. Certains Etats souhaitent imposer des solutions globalisantes, mais ils peuvent être alors très vite accusés de vouloir contrôler les citoyens. A ce titre les contraintes de sécurité, d’interopérabilité et de vie privée doivent trouver des compromis qui ne sont pas facile et doivent être adaptés culturellement. Aussi la majorité des pays tendent à répliquer dans le monde numérique les approches de gestion de l’identité existant dans le domaine physique. Cela se vérifié particulièrement pour les méthodes d’enregistrement des citoyens et de conservation des données par rapport aux critères de centralisation ou de décentralisation des données. Cela se vérifie encore dans le maintien des pratiques d’usage obligatoire ou facultatif des nouveaux titres basés sur des certificats numériques.
 
Table ronde : Quel écosystème pour quelle finalité ?
Cette table ronde à permis de répondre à de nombreuses questions sur la première partie de la conférence consacrée aux Ecosystèmes en construction. On retiendra aussi les nombreuses remarques formulées par les uns et les autres, sur la nécessite de commencer des déploiements significatifs, sans nécessairement attendre d’avoir conçu la solution idéale, parfaite et sans faille, tout en permettant d’intégrer autant que possible, les leçons d’une courbe d’apprentissage nécessaire.
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17h00- Intervention des sponsors de l’événement les sociétés ORANGE et NATURAL SECURITY
 
Orange par la voie de Francis Bruckmann, directeur adjoint de la sécurité du Groupe, a présenté une vision résolue et positive du développement de l’identité numérique dans la société.
Orange croit que de même que d’avantage encore que pour le paiement par téléphone avec la technologie NFC, la carte SIM du téléphone mobile constitue un vecteur très avantageux pour la gestion de l’identité numérique car il est un dispositif universel économique et permettant de gérer nombre de ces applications directement via le téléphone. Orange est donc un partenaire motivé et engagé tant du coté des pouvoirs publics que du secteur privé pour faire avancer le déploiement de l’Identité Numérique en France.
 
 
Natural Security, par la voix d’André Delaforge, son directeur marketing, a présenté son concept d’authentification forte, pour le paiement et l’accès à des services, sur internet et en face à face. La solution combine un support sécurisé sans contact sur lequel sont stockées les applications, les données biométriques qui servent à l’authentification et l’algorithme de comparaison (match on card), qui permet la comparaison des données directement sur le support. La technologie mise en œuvre par Natural Security présente ainsi l’avantage d’associer une haute fiabilité dans la reconnaissance de la personne à authentifier, avec une grande commodité pour les utilisateurs, tout en répondant aux exigences de protection des données et de vie privée.
 
 
Pause
Après un intermède bien mérité au vu du programme intense de la conférence, les participants présents on pu également participer au tirage au sort de plusieurs ouvrages en lien avec l’Identité Numérique. Ce tirage au sort effectué à distance moyennant une connexion à des applicatifs logiciels du CERN de Genève, était animé par Gérard Peliks, président de l’atelier sécurité de Forum ATENA.
 
Deuxième partie
Identité numérique et Société
Comment l’arrivée de l’identité numérique va impacter notre vie ?
Aspects juridiques de l’identité numérique y a t’il des bouleversements à attendre ?
     
>L’intervention de M. Olivier Iteanu, Avocat et Chargé d’enseignement à l’Université Paris I  Sorbonne et auteur de « l’identité numérique en questions » (Ed. Eyrolles)

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Au regard de l’ensemble des modifications qui sont apportées depuis une dizaine d’années aux règles juridiques, il convient de s’interroger sur la nécessité de créer toujours d’avantages de spécificités dans le droit appliqué aux communications électroniques? La question de la responsabilité des fournisseurs de communication électronique l’illustre très bien ce principe puisque on ne voit pas pourquoi seuls les opérateurs déclarés à l’ARCEP seraient concernés par des mesures visant les contenus et leur accès. Quant à l’idée d’une identité unique, elle ne semble pas correspondre à la réalité des internautes, particulièrement les jeunes générations. Le droit à l’anonymat dans nombre de situation, et pour le moins à plusieurs identités paraît plus adapté. Il faut d’ailleurs s’attendre sur ce segment de la population au succès possible de l’utilisation en fédération (SSO- Single Sign On) des identifiants numériques existants sur les réseaux sociaux. « Facebook Connect» en est un exemple.
Enfin, notons que pour les entreprises la question de l’identification numérique semble importante pour accroître la modernisation des échanges tant vis-à-vis de l’administration, des institutions financières que pour favoriser les échanges et transactions entre ces mêmes entreprises.

 
Le développement des usages liés à la certification numérique : la vision d’un spécialiste du secteur
     >L’intervention de Mme Nathalie Schlang de la société Certeurope
Le rôle des certificats dans les échanges entre professionnels connaît dès aujourd’hui de nombreux exemples. Ils sont utilisés comme système d’identification et d’authentification pour accéder aux systèmes d’information mais aussi pour assurer l’intégrité d’un document ou le consentement d’une personne via la signature électronique. Parmi les utilisations déjà répandues, on peut citer en premier lieu les professionnels de la justice. Commençons par les avocats, près d’un sur deux accède à ces données de façon sécurisée en utilisant une identification électronique. Cette profession, qui a besoin d’une forte sécurité et confidentialité, fait bien la preuve de l’opérationnalité de solutions technique. On peut citer également les greffiers des tribunaux de commerce, les experts judiciaires, les huissiers sans oublier les magistrats.
Regardons des exemples dans d’autres domaines professionnels. Par exemple les garagistes et la problématique des immatriculations des véhicules en ligne, très bien résolue aujourd’hui avec l’aide de certificat électronique pour les professionnels.
On peut évoquer aussi, de façon plus générale, les déclarations de TVA, et, les dépôts de marques, la signature de contrats de plus en plus par voie électronique, avec l’aide de certificat électronique. D’autres exemples existent également pour les professionnels des banques, de l’immobilier, et du bâtiment. Des exemples d’utilisation de certificats numériques qui devraient se multiplier dans les années à venir.

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L’identité numérique constitue t’elle une opportunité pour de nouveaux services tout en renforçant la sécurité ? Le point de vue d’un grand opérateur téléphonique

  >L’intervention de M. Laurent Michel de la société Orange
 
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L’identité numérique est un marché émergent mais encore immature dans lequel il faut distinguer les besoins d’identification légale, d’authentification et de signature. La carte SIM du téléphone sert déjà d’élément de sécurité pour valider une transaction (avec un code à usage unique envoyé par SMS par exemple) et pourrait constituer un support d’avenir pour des services d’authentification plus sûrs (vu du fournisseur de service) et plus ergonomiques (vu de l’utilisateur). Par rapport à d’autres dispositifs, l’authentification via la carte SIM fonctionne en effet indépendamment de l’équipement sur lequel la transaction s’effectue (PC, mobile, TV, tablette…) et ne nécessite aucun équipement supplémentaire pour le client. Pour Orange, les enjeux se situent à la fois en B to B pour accompagner ses clients grands comptes dans la gestion de leurs certificats et en B to B to C pour l’hébergement de leur certificat dans ses cartes SIM, d’autant que le déploiement massif des technologies NFC en assurent la complète sécurisation. L’émission de certificats par Orange suite au contrôle de l’identité de nos clients lors de l’ouverture de leur ligne est envisageable à plus long terme, une fois l’écosystème en place !

 

 

 
Comment l’identité numérique va-t-elle contribuer à modifier nos habitudes de paiement ?

     >L’intervention de M. Olivier Binet, responsable développement innovation de la société Paypal
C’est une approche résolument Internet et américaine d’ampleur globale de l’Identité Numérique que Paypal souhaite nous faire toucher du doigt. Alors que dans le monde physique, l’anonymat est très souvent la règle pour les transactions courantes, sur Internet, il faut sans cesse décliner son identité, dans des formats souvent variables, et selon des profils qui eux aussi varient.
 Les cultures des différents pays interviennent également, comme les contextes de consommation, ainsi que les lieux et la nature des achats. Les critères de simplicité et du contrôle des données sont donc importants. Si on regarde un ensemble de grandes marques multinationales de l’Internet ou des opérateurs téléphoniques, ils sont susceptibles d’apporter des solutions d’identité numérique. Mais l’identification est peu de choses sans un niveau de confiance.
C’est pourquoi Paypal propose d’enrichir la notion d’identité par un niveau de confiance, qui pourrait être fournie par l’intermédiaire de paiement. Si on peut considérer que Facebook est bien parti pour être le cœur de l’identification de ce qui relève du domaine du domaine communautaire et social,
 
Paypal veut être au cœur de l’identification pour ce qui est commerce. Grâce à sa taille critique avec plus de 100 millions de comptes actifs, 45 millions d’évènements par jour et 600 millions d’adresses e-mails vérifiées ou de cartes de paiement enregistrées, il apporte au commerce sur Internet la possibilité d’enrôler un client très facilement, de payer en un click, et de plus de bénéficier de la puissance d’un moteur de recommandation.
Enfin pour l’utilisateur, avec Paypal Access, la création d’un compte d’identité numérique partageable ou révocable pour chaque commerce électronique devient une réalité exerçable aisément par une simple interface sur l’ordinateur, sur le mobile ou sur un appareil numérique connecté.
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Réseaux sociaux et Identité numérique : quels enjeux ?

  > L’intervention de Mme Emilie Ogez, fondatrice et présidente de la société Eolina.
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Dans l’identité numérique, il ne faut pas oublier l’e-réputation devenu en quelques années un élément essentiel dans le monde de l’Internet et des réseaux.
C’est la conséquence de l’interactivité du Web 2.0 et de l’interactivité qui en découle : l’expression libre peut à tout moment modifier l’image, la réputation, qu’elle soit individuelle ou qu’elle concerne celle d’une société.
Face à cela les entreprises doivent donc non seulement continuer à communiquer mais aussi, ce qui constitue une nouveauté, être à l’écoute des réseaux sociaux et médias numériques et s’impliquer dans le dialogue avec des internautes ou les "mobinautes" qui exigent une réactivité par rapport à leurs préoccupations.
 
L’identité numérique de l’entreprise dépasse l’image « corporate» et institutionnelle des entreprises sur les réseaux numériques pour s’inscrire au cœur de la communication d’une entreprise, dans la stratégie marketing.
L’exigence d’une identité numérique vivante et interactive sur les réseaux rejoint et complète celle déjà existante dans le monde physique, elle n’est plus seulement une image mais une réalité tangible et essentielle.
 
Identité numérique : quel impact dans notre quotidien ?
La table ronde a été transformée au vu de l’heure en une discussion one to one lors du cocktail de clôture.
 
Questions / Réponses et Conclusion
Dans une courte allocution de clôture, le responsable de l’atelier Identité numérique M. Guy de Felcourt remercie les participants et intervenants pour les exposés et travaux de la demi-journée. Il invite les personnes présentes à rester mobilisée dans les mois et années à venir au coté de Forum ATENA, sur ce sujet majeur dans la modernisation de l’économie et de la vie numérique, dans lequel il faut se préparer afin de pouvoir « agir » plus que « subir » et anticiper des changements à venir important tant au plan national, européen, que mondial.
 
 
 
Cocktail de clôture 

Le Cocktail de clôture a permis aux participants encore présent à cette heure tardive de poursuivre la discussion autour d’un verre. Convivialité et sympathie sont toujours les mots qui reviennent lors de ce moment d’échange si caractéristique des conférences Forum ATENA.

 

 

 

 

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