Françoise Perriquet, consultante et membre de longue date de l’atelier ToIP, très intéressée par cette conférence, nous en livre ici  un compte-rendu détaillé et fidèle. Un grand merci à Françoise:

2 thèmes majeurs ont structuré cette conférence sous forme de 2 tables rondes.

1. L’interconnexion entre IP entre IP-PBX et entre l’entreprise et les opérateurs.

Ce thème est illustré par les présentations de 3 intervenants suivies d’une table ronde.

Le thème est introduit par un constat sur le développement de la téléphonie sur IP (1 million de lignes par an) dans les entreprises selon Pierre-Antoine Thiebaut, Responsable Business Development MidMarket et Grandes Entreprises, Alcatel Lucent Entreprises.
Patrick Rieux, Architecte ToIP, Renault confirme la tendance en exposant le choix de déployer de la téléphonie sur IP en remplacement des anciens PABX TDM des sites de l’entreprise.

Le réseau téléphonique de Renault est constitué d’IP BX et PBX hétérogènes desservant les différents sites. Grace à une architecture centralisée, les équipements sont interconnectés sur des liens IP. Les sites des usines restent équipés avec des Alcatel 4400. Ils sont reliés au site central grâce à une passerelle en frontal. Ainsi l’interconnexion entre les installations  des différents sites constitue un réseau téléphonique étendu avec un plan de numérotation unique. Mais les communications entrantes et sortantes restent sur des accès de téléphonie Numéris standards, comme il est exposé ci-après au niveau des tarifs de communication proposés par l’opérateur.  

La résolution de l’interco entre IP-BX de l’entreprise ainsi qu’entre opérateurs de télécom a rendu nécessaire l’adoption d’un protocole de signalisation standard ouvert (accessible à tout le monde) tel que SIP comme le soulignent les intervenants Pierre Antoine Thiebaut d’Alcatel Lucent et François Morice responsable marketing support d’AASTRA France.

Car, une des motivations  principales est de sortir en IP de l’entreprise vers l’opérateur via une interface SIP Trunk standard afin d’éliminer les accès Numéris T0 et T2 traditionnels TDM et réaliser des économies sur le coût des communications.

Mais, la centralisation et le protocole SIP jouent un rôle clé selon Pierre Antoine Thiebaut pour les applications de travail collaboratif, pour l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise où qu’ils se trouvent. Car SIP n’est pas seulement destiné à la VoIP mais à de nombreuses autres applications telles que la visiophonie, la messagerie instantanée, la réalité virtuelle.

Néanmoins, un certains nombre d’écueils sont à surmonter pour assurer l’interopérabilité entre opérateurs. L’implémentation du standard SIP que font les opérateurs  peut être variée ou incomplète, ce qui pose le problème de l’interopérabilité entre opérateurs. De ce fait les offres de service sont  inégales.

En effet c’est l’opérateur et non plus le PABX qui gère le poste et sa géolocalisation. Par conséquent, la gestion des numéros d’urgence, la sécurité, les différents codecs et la QoS ne sont pas forcément compatibles d’un fournisseur à l’autre.

Le coût des communications écoulées sur un Trunk SIP vers l’opérateur Télécom fait l’objet de nouvelles offres. Pour se libérer d’un nombre conséquent d’accès Numeris et bénéficier des coûts du trafic de la voix sur IP, l’opérateur en place ne semble pas prêt à proposer de nouveaux tarifs, comme le précise  Patrick Rieux pour Renault.

Pour finir,  le modèle économique de l’interconnexion en IP n’est pas abordé simplement par les opérateurs traditionnels.  
Pierre-Antoine Thiebaut, Alcatel Lucent Entreprises déclare qu’il faudra 2 à 5 ans pour la banalisation de la technologie qui représente aujourd’hui seulement 1% du marché.

2. L’interconnexion entre opérateurs.

Ce thème est illustré par les présentations de 4 intervenants suivies d’une table ronde.

Les écueils de la mise en œuvre de l’intercommunication en IP ont été évoqués durant  la première table ronde. Alain Reiner, Telcoservices, les rappellent en introduction de la 2e table ronde. Des offreurs de services de téléphonie sur IP s’y sont ensuite exprimés.

Les entreprises attendent  des opérateurs de proposer des solutions qui résolvent :
•    L’attribution de numéros téléphoniques géographiques du plan de numérotation E.164
•    La portabilité des numéros entre fournisseurs de services
•    L’accès aux services d’urgence

Il ressort que les services exposés par Philippe Laredo, PDG d’Option Service, répondent à ces besoins.  Pour s’interconnecter avec les opérateurs et les entreprises, les solutions de la société Option Service reposent sur des serveurs Asterisk et des recommandations de l’i3forum présentées par Philippe Millet, Vice-Président Marketing – International Wholesale Solutions de France Telecom et Chairman de l’i3 Forum. L’offre est sensiblement semblable à l’offre BTIP d’OBS.

L’I3forum est un groupe de travail international indépendant sans but commercial qui regroupe 23 opérateurs de télécom représentant un milliard de clients dans 80 pays. L’objectif du forum est d’élaborer des recommandations pour l’ensemble du secteur de la voix et des services liés à l’IP. Dans ce cadre libre, l’objectif du forum est exposé ci-dessous :

« Autant que la perspective technique est concernée, l’objectif de l’activité de forum i3 a été la définition, sur la base des normes/recommandations existantes indiquées par des organismes internationaux (par exemple. ITU-T, IETF), d’une architecture de réseau unique capable soutenir un (ou un nombre limité) de modèle (s) d’intercommunication pour la mise en œuvre d’intercommunication VoIP éprouvée et sûre  ainsi que la  QoS compatible entre les operateurs internationaux. Cet objectif a été complété avec la définition d’un modèle de migration et un processus de test pour une mise en œuvre plus facile d’une telle intercommunication internationale selon la VoIP ».
(Extrait du site www.I3Forum.org)

Pour finir, la téléphonie sur IP est en train de supplanter le réseau standard de téléphonie TDM. Les opérateurs travaillant dans ce secteur remettent en question les coûts des communications pour acheminer n’importe quel trafic téléphonique y compris celui des mobiles. Lionel Gabison décrit la solution proposée par la société qu’il a fondée et qu’il dirige, NGM Networks. Les entreprises doivent pouvoir accéder au libre choix du fournisseur et bénéficier de nouveaux tarifs et de services à valeur ajoutée.

Françoise Perriquet
ITG
Consultant Télécom

Retrouver les présentations des intervenants sur: http://forumatena.org/?q=node/183

Retrouver toute la vidéo de cette soirée, intervenant par intervenant sur : http://www.hellosip.eu/conferences/conferences.html