Payer avec de la donnée
Geneviève Bouché – Présidente Forum ATENA – mars 2021
Nous le faisons à titre individuel chaque fois que nous utilisons les services des GAFAM. Mais Israël a été plus loin : elle a acquis ses doses de vaccin pour une part en cash, pour une part en données médicales.
Cela semble choquant : nos données médicales font partie de notre intimité. Une fois anonymisées, elles font partie de l’intimité d’une nation : elles révèlent ses spécificités et sa manière de veiller sur ses concitoyens. Avec de telles données, il est possible de développer des mécanismes d’influence. Ce mode de paiement devrait être soumis à référendum. Cela n’a pas été le cas.
Mais une autre manière de voir cette question éthique consiste à dire que céder ces données, c’est évoluer vers la médecine du futur, celle qui est organisée en trois temps : prédictive, préventive et seulement en dernier recours, curative.
Israël peut se sentir un pays trop petit pour disposer d’une masse de données suffisante pour satisfaire l’appétit des IA qui moulinent l’aspect prédictif. Effectivement, élargir la masse de données avec celles issues de ses voisins pourrait donner de la solidité à ce deal. Mais pour être logique, il faudrait négocier aussi l’accès aux vaccins… Décidément, ce covid19 nous amène dans les recoins des réflexions philosophiques contemporaines.
À Forum Atena, nous sommes attentifs à cette monétisation des données, médicales en particulier. L’exemple d’Israël est tout de même un peu mieux que celui qui consiste à tout céder, avec en plus l’obligation de régler les factures d’hébergement et de traitement des données…
Je ne suis pas en accord avec la rubrique de la présidente de Forum Atena dans cette lettre de mars 2021.
L’association Forum ATENA favorisant un espace de discussion, je rétablis ici les faits sur l’état d’Israël et le vaccin Pfizer. Car accuser l’état d’Israël de monnaiyer les données à caractère personnel de sa population à une entreprise privée me semble être un raccourci erroné et qui donne une image dénuée de réalité de ce pays qui fait tant pour préserver ses resortissants en agissant, alors que beaucoup d’autres pays préfèrent les discours.
Les faits :
1- Israël a voulu préserver sa population (toute sa population, quelle que soit sa confession) contre la pandémie, par la vaccination rapide de tous ses ressortissants.
2- Israël a acheté pour les obtenir très rapidement les doses du vaccin Pfizer necessaires en payant plus de deux fois le prix, alors que les autres pays hésitaient et préféraient passer à la télévision pour nous emm.. avec leur déclarations de “sachants”.
3- Israël a ensuite négocié, avec Pfizer, le prix des doses de vaccin en proposant, pour tenir dans le budget auquel le pays pouvait faire face, de fournir des données anonymisées (ce pays s’y connait en anonymisation, ils ont parmi les meilleurs informaticiens et cryptologues du monde). Ces données non personnelles à des fins statistiques peuvent aider les scientifiques de Pfizer à perfectionner son offre, pour le plus grand bien de l’humanité qui en a bien besoin en cette période de pandémie.
4- Ce faisant, par sa capacité de recherche dont s’est dotée cet état start-up, que dis-je cette cyber nation démocratique, et la confiance des scientifiques, qui font passer la science avant la polémique, ce pays contribue à notre santé.
Mes idées personnelles :
1- ISRAEL est un exemple à suivre, c’est une nation qu’on peut bien sûr critiquer, mais sans approcher les clichés d’un autre âge, qui, repris par certains, peuvent causer beaucoup de mal aux nations démocratiques.
2- Israël est en pleine période électorale pour élire ses dirigeants. Penser que les Israéliens devraient organiser un référendum de plus pour demander à sa population si elle accepte de voter pour transmettre à Pfizer des données anonymisées à des fins de statistiques, relève de raisons que la raison ignore.
Je livre aux lecteurs de cette lettre, ces quelques mises au point et pas anonymement.
Maintenant, toujours pas anonymement, je vais utiliser les outils de LinkedIn, Tweeter, Google, Zoom, avec l’illusion que tout est gratuit.