Philippe RECOUPPÉ  –  Vice Président Forum ATENA  –  janvier 2022

Un gros mot pour certain, pas toujours très clair pour d’autres, un enjeu essentiel dans le monde du numérique aujourd’hui.

Des exemples, en voilà, pour mieux comprendre :

– Les objets connectées, les balances, et autres robots aux montres, ensuite, voitures, tous ces objets, sans parler des thermostats, lampes, volets, chauffage, et j’en passe, tout cet écosystème est quasiment toujours piloté par nos smartphone ! Et les smartphones, c’est de l’Androïd ou du Apple, et c’est là que le bât blesse, pas d’ouverture, pas d’autres possibilités de connecter, le marché est fermé !

– Un autre exemple, les réseaux sociaux, de plus en plus, Facebook c’est aussi Messager, Instagram, sans réelle possibilité d’interagir avec une solution tierce, et c’est la même situation avec Google, qui construit son écosystème autour de son moteur de recherche, sa suite bureautique, gmail, …

Idem pour Apple, qui cherche à enfermer ses client dans un écosystème qui ne permet pas toujours l’interopérabilité, à moins qu’un régulateur ne soit passé par là, et l’ai imposée !

Et c’est pareil dans la cartographie, ou plus récemment dans les solutions de conferencing, où on a vu un Microsoft offrir Team, pour résister à l’innovant Zoom, suivit par Apple et d’autres.

Est-ce respecter la concurrence, n’est-ce pas plutôt, à chaque fois, chercher à l’étouffer ?

Je me souviens des PC Windows et des Mac qui ne voulaient pas parler ensemble, plus loin encore des réseaux qui ne permettaient pas à un IBM de parler avec un NEC ou un Bull …  et puis … il y a eu l’Internet, l’interconnexion, l’interopérabilité ! Merci Louis Pouzin, oui, ça sert à ça, on a oublié on dirait ?

Oui, l’interopérabilité entre les applications, entre les terminaux, entre les services, c’est possible, c’est juste une question de volonté, et un peu de technologie : une couche protocole ou une API qui va bien.

Une question de bonne volonté, ou l’action d’un régulateur, ça sert à ça !

Et c’est là qu’on attend le bout du raisonnement, et on touche aux responsabilités, aux politiques aussi, et aux régulateurs, c’est à eux de l’imposer au marché !

Un acteur puissant sur un marché doit être contraint de diffuser les spécifications de ses interfaces, stables, et doit avertir le marché dans le cas d’évolutions, suffisamment à l’avance pour que les plus petits aient le temps de s’adapter. C’est le prix que les « gros » doivent payer, et s’il ne reste pas de gros à cause de cela, je ne serais pas le premier à m’en désoler.

Philippe Recouppé