Geneviève BOUCHÉ  –  Vice-Présidente Forum ATENA 

Linkedin jeudi 14 avril 2022

Les candidats s’écharpent sur l’âge de la retraite, alors que les séniors ne savent pas comment terminer une carrière à partir de 45 ans.

Ceci démontre que le débat est mal posé : la notion de « travail » est en mutation. Nous le ressentons tous, même si cela pose un problème aux candidats qui briguent un mandat tout de suite en non dans 30 ans.

L’idée raisonnable serait de supprimer la retraite ! Cela peut sembler bizarre et pourtant c’est ce qu’il se passerait si nous décidions de reconfigurer notre modèle de société de manière à respecter les temps de la vie.

Les temps de la vie, c’est quoi ?

« Nous sommes des passeurs de vie » disent les anciens : nous recevons de nos aînés et nous passons à nos enfants. Plus concrètement, la vie de chacun de nous se déroule en 6 étapes avec des priorités bien tracées : 

  1. je nais, 
  2. j’apprends, 
  3. je fais, 
  4. j’innove, 
  5. je transmets,
  6. je fabrique de la paix.

Notre système actuel ne récompense que l’étape 3, celle durant lequel chacun est appelé à produire de la richesse, dans l’économie productive. 

Le reste du temps, les individus sont économiquement à la charge de leur famille et de la communauté.

Ce qu’ils peuvent faire pour la communauté est soumis au volontariat ou au bénévolat : on ne demande à personne d’innover, de s’engager pour une cause ou de bien s’occuper de ses petits-enfants. Par ailleurs, tout ce qui est fait pour développer le bien commun est limité par notre capacité à distribuer des subventions, des dons et à pratiquer le bénévolat et le volontariat. ainsi, tout ce qui contribue au développement du bien commun est limité (financièrement) et instable (socialement).

Or, la vivacité économique d’une zone géopolitique se joue certes autour de ses ressources géologiques et climatiques et plus que jamais autour de sa capacité à faire émerger ou attirer des talents et d’enraciner du savoir sur son territoire.

Pour cela, il faut créer du bien commun de haute qualité. Ceci se fait avec le concours de citoyens en phase 2, 4, 5 et 6 ! D’ailleurs, ces citoyens ont besoin de se réaliser dans ces phases. Il ne reste donc plus qu’à inventer le mécanisme qui permet de les y inciter, de structurer leurs contributions et de les récompenser.

Cela est possible grâce aux monnaies intelligentes, dites aussi fléchées.

Les monnaies fléchées ?

La belle manifestation sur la blockchain et les NFT  vient de fermer ses portes au Palais Brognard à Paris. Les monnaies fléchées n’y ont pas trouvé leur place face à la déferlante sur les cryptoactifs. Et pourtant, ce sont elles qui pourraient nous faire basculer dans un modèle de société basé sur l’idée fondatrice de l’économie circulaire : 

« Produire la juste quantité au bon moment pour les bonnes cibles et au bon endroit, tout en étant aussi économe que possible en ressources extractives, en énergie et en ressources humaines »

L’Homme n’échange pas que du temps et de la matière, il échange aussi de l’attention, du savoir, de la bienveillance ou encore de la spiritualité. Cette création de valeur relève de l’économie contributive.

Une société qui restreint ces échanges et qui ne leur accorde pas de valeur est une société qui entretien de la violence.

La monnaie qui est capable de récompenser le temps consacré à ce type d’échange ne peut être la monnaie dette que nous utilisons dans les échanges marchands puisque celle-ci est conçue pour de la création de valeur qui se dévalue à l’usage ou avec le temps.

La monnaie dont l’économie contributive a besoin doit avoir un fonctionnement inverse et néanmoins complémentaire de celui dette puisque la création de valeur dans cette économie se bonifie à l’usage et avec le temps.

Voilà le challenge que nous avons à relever. Il est plus concret que les NFT et fortement écologiste. 

Plus de détails : 

https://www.istegroup.com/fr/produit/economie-productive-economie-contributive/