Comment assurer l'accès très haut débit des entreprises,
à quel prix, dans quel contexte concurrentiel ?
Deux associations Forum ATENA (association à la convergence du numérique, des entreprises et de l’enseignement supérieur) et le CDRT (association des dirigeants Réseaux et Télécoms) ont organisé une table ronde sur un thème particulièrement impactant pour l’économie numérique, l’accès fibre optique aux entreprises.
Les entreprises petites et grandes doivent pouvoir être raccordées à très haut débit, quel que soit leur localisation, et leur besoin :
- accès dédié avec GTR exigeante (par ex 4 h)
- accès partagé avec GTR moins exigeante (par ex 16 h)
Ces offres doivent être disponibles sur l’ensemble du territoire, distribuées par un large panel d’opérateurs, intégrateurs. Qu’en est-il aujourd’hui de l’accès très haut débit des entreprises : quelles offres de gros, pour qu’elles offres fibre optique aux entreprises, sur quel territoire ? » Quelles évolutions réglementaires espérer pour reproduire la concurrence existant sur le cuivre depuis 15 ans ?
Thème : « Raccordement Très Haut Débit des entreprises : Quelles offres de raccordement Fibre Optique ? »
Cibles : Opérateurs, intégrateurs, collectivités locales, grandes entreprises, PME, TPE
Lieu : Espace Hamelin, 17 rue de l’Amiral Hamelin, 75116 Paris (Métro Iéna)
En partenariat avec :
__________ PROGRAMME __________
8h30 – Accueil café
9h00 – Ouverture : Introduction de Stéphane Grasset, Président du CDRT et Philippe Recouppé, Président du Forum ATENA qui présenteront les enjeux de la fibre pour les entreprises et les intervenants de la table ronde
9h15 – La présentation et position de l'ARCEP par Gaelle NGUEN, Cheffe de l'unité Marché Entreprise
9h30 à 10h40 – Table Ronde "Comment assurer l’accès très haut débit des entreprises, à quel prix, dans quel contexte concurrentiel"
- L’opérateur NERIM, Bernard Lemoine, PDG
- L’opérateur SEWAN, David Brette, Directeur Associé
- Le directeur de la réglementation d’Orange, Didier Dillard
- Un représentant de SFR du Wholesale fibre (à confirmer)
- L’opérateur KOSC Telecom, Antoine Fournier, CEO
- Frédéric Gerbelot, Chargé de mission aménagement numérique à l’AVICCA, représentant les collectivités locales
- Pierre Antoine Kern, Président du MEDEF Côte d'Or, membre de la commission numérique du MEDEF
La table ronde était animée par Ariel Gomez de Media Partner 360.
10h40 à 10h50 : Questions /Réponses et Conclusion à chaud d’Ariel Gomez
10h50 à 11h00 : Robert Leger directeur marketing de Zayo France : « Les avantages de la fibre noire pour les acteurs du secteur des télécoms, opérateurs, intégrateurs »
__________ COMPTE RENDU __________
Jean-Michel Mur a rédigé un compte-rendu de cet événement
(publié sur le site e-news Photoniques) :
Passe d’armes entre l’Arcep et des opérateurs
Une belle passe d’armes concernant le déploiement et les tarifs d’accès aux fibres optiques dédiées pour les entreprises a eu lieu le 15 décembre lors de la table ronde « Comment assurer l’accès au très haut débit des entreprises, à quel prix, dans quel contexte concurrentiel ? ».
Cette conférence, organisée par les associations Forum Atena et Club des dirigeants réseaux et télécoms (CRDT), réunissait un beau panel d’opérateurs – Orange, Nerim, Sewan, Kosc Télécom… –, ainsi que l’Arcep, l’Avicca et le Medef numérique. À cette occasion, sont apparues, une fois de plus, les différences d’objectifs entre l’autorité de régulation et les acteurs sur le terrain : l’Arcep souhaite l’arrivée d’un troisième opérateur fort à côté d’Orange et de SFR et s’ingénie à tout faire pour cela, alors même que l’ensemble des autres parties prenantes voudraient pouvoir déployer plus librement leurs réseaux en fibres optiques ou leurs services à des prix les plus compétitifs possibles.
Par exemple, pour Didier Brillard, directeur de la réglementation d’Orange : « Les prix proposés par l’opérateur aux entreprises pourraient baisser dans certaines zones comme Marseille ou Toulouse si l’Arcep ne l’interdisait pas ». Cerise sur le gâteau : les autres opérateurs présents étaient d’accord avec cette proposition.
En réponse, Gaëlle Nguyen, représentant l’autorité de régulation, dit être au courant de cette demande mais confirme que l’Arcep n’a pas l’intention de modifier sa position tant que ne sera pas terminée l’analyse de marché du haut et très haut débit en France pour la période 2017-2020, c’est-à-dire vers la fin 2017. Cette façon de se hâter lentement n’est pas du goût de Bernard Lemoine, PDG de Nerim : « Nous sommes en guerre économique et le déploiement de la fibre FTTE ou FTTH-Pro est un vrai problème pour notre pays qui occupe un rang indigne. Il faut aller plus vite ! ».
Quant à Pierre-Antoine Kern, représentant à la fois le département de la Côte d’Or et, surtout, le point de vue du Medef sur le numérique : « On a un besoin impératif de déploiement de la fibre optique à destination des entreprises afin d’avoir un débit suffisant pour faire face à leurs besoins. Que penser du Parc Technologique de Dijon, appelé ‘’Technologique’’ alors que les sociétés ne disposent que d’un mégabit par seconde et que, pour les exploitations et entreprises des espaces ruraux, ce débit n’existe même pas ! ».
En complément, Frédéric Gerbelot, chargé de mission à l’Avicca, comprend difficilement cette volonté d’un troisième opérateur qui pourrait être poussé par l’Arcep puisque les collectivités locales investissent très fortement dans le déploiement de la fibre optique à travers les réseaux d’initiative publique (RIP).
En dernière intervention, Robert Léger, directeur marketing de Zayo France, a détaillé son offre : « Un réseau de fibre noire, c’est-à-dire en attente d’équipements optoélectroniques, pour héberger les orphelins de la fibre ! ».
Jean-Michel Mur
jm.mur@orange.fr