Newsletter n°67 – février 2014

 

Edito

L'atelier innovation vous invite le mardi 4 mars à apporter votre contribution au futur principe d'innovation, qui complétera le principe de précaution

Le chiffre du mois : 150

Actualités :
Hébergement web : conférence en préparation
Retours sur le dîner "R2I, Révolution Industrielle Informatique"
Michel Barnier, commissaire européen : « Le droit d'auteur doit s'adapter à Internet »
Maîtres ou esclaves du numérique ? Les enjeux du partage de la connaissance
A propos de la couverture 4G
Big Data, l’univers des nouveaux possibles
Réinventer l’entreprise, ses projets et ses marchés ! Confrontons nos idées !

Agenda

     

Edito

La prise de conscience est-elle là ? L'Europe va-t-elle jouer son rôle, tenir sa place dans la gouvernance de l'Internet ? Oui, je veux parler de la gouvernance de l'Internet, et plus globalement de la gouvernance du monde numérique, ce monde où les murs des états nations s'évanouissent, et où il nous faut trouver de nouvelles règles du vivre ensemble, fût-il virtuel !

Le passage du monde réel au monde numérique doit être accompagné d'une adaptation de nos règles, d'ajustement à un nouveau cadre, dans un espace encore plus étendu, mondialisé par défaut, où il nous faut tracer des limites.

Dans cet espace, l'Europe a un rôle majeur à jouer pour nous faire entendre face aux géants de l'Internet qu'elle n'a pas su laisser émerger. Notre ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, plutôt que de chercher à lever les freins à l'initiative, à dynamiser l'économie numérique, s'en prend à la régulation dans le monde des télécoms, aux "méfaits" de la concurrence, à ses régulateurs, à l'Autorité de la concurrence et à l'ARCEP.
Au pays de Montesquieu, paradoxalement, la séparation des pouvoirs ne semble pas partagée par ce responsable (?) politique, qui voudrait remettre en cause les principes fondamentaux du droit et de nos démocraties. Ces principes, n'en déplaise à Montebourg, s'appliquent dans la police comme dans l'économie, dans la surveillance comme dans les télécoms, et dans bien d'autres domaines : un pouvoir se doit d'être équilibré par un contre-pouvoir, ou nous risquons une confiscation du législatif par l'exécutif.
Certes, ces régulateurs ne sont pas exempts de critique, mais ils constituent un arbitrage et une courroie de transmission un peu détendue entre législatif et exécutif, qui dans le domaine du numérique, et là plus particulièrement des télécoms, me semble avoir beaucoup plus d'avantages que d'inconvénients, tant la gouvernance y est délicate, car à inventer.
Pour reconstruire notre capacité de production, concentrons sur l'éducation à ce nouveau monde, sur la régulation internationale de l'Internet, et sur la construction d'un mode d'échanges sûr, qui permette de construire la confiance propre à développer la richesse, toutes les richesses.
Forum ATENA y contribuera pour sa part dans les prochains mois par différentes initiatives que vous découvrirez dans cette newsletter, et dans les suivantes. Bonne lecture et à bientôt.

Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA


L'atelier innovation vous invite le mardi 4 mars à apporter votre contribution au futur principe d'innovation, qui complétera le principe de précaution

Le Principe d'innovation, partenaire de la précaution

« Reconnaître que l’innovation est essentielle au succès économique (1), accorder un accueil favorable à la nouveauté (2), simplifier les procédures (3), encourager l’expérimentation (4), alléger les normes (5), consacrer une part significative des commandes publiques à des propositions innovantes (6), faire preuve de constance dans les politiques publiques (7), valoriser la prise de risque et son corollaire, l’échec, dans le système éducatif (8), etc., sont autant de mesures que la Commission recommande d’inscrire dans un principe d’innovation, qui équilibre le principe de précaution. Ce principe, promu au plus haut niveau de l’État, peut constituer un fil directeur commun à une politique d’avenir ambitieuse, résolument engagée dans l’avenir, et montrer aux entrepreneurs que l’État soutient leurs initiatives. » [1]

A partir de cette première définition, nous devons approfondir les contenus philosophiques, juridiques et économiques, de cette demande pour construire un concept socio-politique capable d'équilibrer le concept de "précaution" qui permette de donner un support politique et juridique à l'innovation en France.

La réunion de travail du mardi 4/03 dans Paris 1er, est destinée à explorer les thèmes fondamentaux et à préparer le colloque du 5 juin organisée avec l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), où plus de 20 personnalités ayant un ròle et un avis sur l'innovation seront auditées.

Lors de la réunion du 4/03, les participants auront communication des drafts du déroulé du colloque et de l'éventuelle Charte de l'Innovation qui pourrait en découler. En savoir plus et s'inscrire : http://www.forumatena.org/principe-d-innovation

[1] In « Un principe et sept ambitions pour l’innovation », Commission sous la Présidence d’Anne Lauvergeon – 2013

Patrice Noailles & Laurent Guyot-Sionnest, Atelier Innovation de Forum ATENA


Le chiffre du mois : 150

… 150, c'est le chiffre en milliers d'euros de l'amende que la CNIL a infligé à Google pour non respect de "la loi informatique et libertés" avec sa politique de confidentialité des données personnelles sur Internet. 150 000 euros,ce n'est pas grand chose pour Google ? Oui mais le fisc français souhaiterait lui infliger un redressement fiscal de un milliard d'euros. Là, ça fait mal !

Gérard Peliks, président de l'atelier sécurité de Forum ATENA gerard.peliks@forumatena.org


Hébergement web : conférence en préparation

Depuis quelques mois l'affaire "Prism" révélée par Edouard Snowden vient bouleverser le petit monde de l'internet en général et de l'hébéergement "cloud" en particulier. Les rumeurs bruissaient depuis toujours concernant le rôle joué par les services d'espionnages de l'oncle Sam auprès des géants du web. Mais ce qui n'était alors qu'une légende urbaine a, juste avant l'été, trouvé une réalité grâce aux révélations de ce jeune citoyen américain.

En France en ce début d'année, l'affaire "Dieudonné" a relancé le débat du conrtôle de l'internet autour de la maitrise de la diffusion des contenus. Le ministre de l'Intérieur s'est d'ailleurs adressé directement aux hébergeurs 2.0 pour tenter de limiter voire d'interdire les vidéos de l'humoriste.

Activité largement méconnue par la plupart des usagers du web, l'hébergement est sans cesse au coeur des lois de polices depuis le milieu des années 90. Du "safe harbor", du DMCA américain en passant par les directives européennes la DADVSI et la Lcen française, la possession de données concernant les contenus et les consultants reste un enjeu autant technique, marketing que juridique.

Qu'est-ce qu'un hébergeur ? Qu'est-ce que l'hébergement "cloud" ? Existe-t-il un hébergement "mondial" ou "global" ? Les régimes juridiques différents peuvent-ils jouer un rôle dans l'exercice d'un métier dont le champ d'action est devenu planétaire ? Quels sont les enjeux de demain pour une profession dont les leaders mondiaux se nomment Amazon ou VMWare ? Doit-on craindre pour les libertés publiques et individuelles ?

C'est autour de ces questions que le Forum ATENA proposera prochainement de débattre en compagnie d'experts de ces domaines. Dans le cadre de cette future manifestation, le Forum ATENA recherche des partenaires et sponsors pour contribuer à l'organisation. Contactez le secrétariat de l'association (deleguefa@forumatena.org)

Jean-Claude Patin, JURITEL, Membre de Forum ATENA


Retours sur le dîner "R2I, Révolution Industrielle Informatique"

C'est donc au restaurant "Les noces de jeannette" qu'une poignée d'étudiants du mastère Cloud Computing de l'ISEP se sont glissés parmi les adhérents du Forum ATENA pour venir écouter la bonne parole d'un évangéliste du cloud. Qui avait-il au menu ? Louis Naugès, en grande forme comme d'habitude. Comment résumer en quelques mots le message de Louis ? Plus personne aujourd'hui ne peut douter de la maturité du cloud. L'informatique de papa avec sa boite à outils est en pleine industrialisation et c'est à coup de milliard de $ voir centaine de milliard que les majors du secteur investissent dans des datacenters à travers le monde (le vin était bon, on a un peu oublié de qui il s'agissait mais ça doit commencer par un A et un G…). On peut comparer cette évolution à l'industrialisation de l'énergie électrique. Dans les années 1910 toutes les entreprises produisaient elles même leur énergie et 20 ans plus tard ces mêmes entreprises achetaient leur énergie électrique sans se poser de question. D'accord nous avons compris, l'informatique devient une énergie et la technologie est mature. Mais qui utilise cette énergie informatique ? Quelques chiffres intéressants , les achats informatiques grand public sont passés en moins de 10 ans de 40% à 85% alors que les achats informatiques des entreprises sont passés de 60% à 15% du marché. Ah, je commence à avoir une petite idée. Nous sommes 7,1 milliard d'humains et le nombre de cartes SIM vendues a dépassé les 7 milliard ! Là il n'y a pas photo, le grand public est mature et s'est déjà approprié le cloud. Les pays émergeants ont eux aussi bien compris que le cloud était une opportunité inespéré de franchir une marche technologique jusque là impossible pour eux et d'accéder à une informatique mondialisée.
>> Reste à convaincre les DSI des entreprises de lâcher leur boite à outils , firewall, switch, serveurs et de se focaliser sur leur cœur de métier.

Olivier FONTAINE – Consultant, Promotion 2013/2014 Mastère Cloud Computing de l'ISEP (en cours), partenaire Forum ATENA.

De retour de la soirée networking avec Louis Naugès… L’animateur de cette soirée networking de Forum ATENA, Louis Naugès, a brûlé les planches en nous donnant, de manière magistrale, avec des exemples percutants et des slides de rêve, sa vision du citoyen interconnecté des années 2020. Un régal et le repas et le vin étaient aussi en phase, ce soir-là, aux Noces de Jeannette. … Alors vous, avec un navigateur Web et des objets intelligents et tout le reste dans le Cloud public (*) c’est comme ça que l’homo connecticus, c’est-à-dire nous, nous vivrons demain. Un orateur passionnant, une ambiance chaleureuse, un lieu qui se prêtait au débat constructif, des gens connus et d’autres qu’on avait avantage à connaître, l’esprit de Forum ATENA était aux Noces de Jeannette, ce soir-là. Et, à minuit passé, toujours sous le charme de cette soirée networking, je revenais chez moi par le métro, à moitié endormi, à moitié dans les brumes du vin si bon. Et pour rouler utile dans le métro, j’ai sorti la revue de la gendarmerie nationales qui m’avait été remise sur leur stand, au FIC 2014 (Forum International de la Cybersécurité), à Lille. Et dans la brume de mes pensées, je crois lire dans cette revue … « Forum ATENA » !!! Je relis la phrase et je lis bien … Forum ATENA, avec référence à notre site Web, et pas dans la rubrique délinquance, bien au contraire. C’est le numéro trimestriel de la revue de la gendarmerie nationale, décembre 2013, no 248, et c’est pages 27 et 28… et c’est vrai, vous pouvez le visualiser ici ! Que les gendarmes mettent leurs pas dans les pas de Forum ATENA, qui l’aurait imaginé il y a quelques années !

Gérard Peliks Président de l’atelier sécurité de Forum ATENA


Michel Barnier, commissaire européen : « Le droit d'auteur doit s'adapter à Internet »

L'année 2014 sera décisive pour la Commission européenne en matière d'adaptation du droit d'auteur et de la propriété intellectuelle à l'ère du numérique. Michel Barnier, commissaire en charge du Marché intérieur et des Services, fait le point sur les réformes législatives en cours.

Edition Multimédi@ : Le Parlement européen a adopté, en séance plénière le 4 février 2014, la nouvelle directive Gestion collective. En quoi va-t- elle améliorer l’offre de la musique en ligne en Europe ?

Michel Barnier : Les ventes de musique en ligne en Europe sont passées de 200 millions d’euros en 2004 à 1,2 milliard en 2012. Ce secteur évolue donc très vite. Notre cadre juridique doit aussi s’adapter pour vivre avec son temps, celui du marché intérieur et d’Internet. Un domaine où il était nécessaire d’agir, est la gestion collective que nous avons voulue simplifier et rendre plus transparente. Il existe plus de 100 sociétés de gestion collective en Europe qui jouent un rôle primordial. Certaines d’entre elles ont eu du mal à s’adapter aux contraintes de la gestion de droits pour l’exploitation en ligne ou transfrontières. La directive européenne prévoit des règles qui faciliteront la concession de licences multi-territoriales et l’agrégation des répertoires de plusieurs sociétés de gestion. Cela veut dire concrètement que les prestataires de services sur Internet pourront obtenir plus facilement les licences nécessaires à la diffusion de musique en ligne provenant de toute l’Union européenne, et même d’au- delà. Les consommateurs, eux, auront accès à un répertoire plus grand. Ils connaissent aujourd’hui souvent Deezer ou Spotify, mais d’autres entreprises, des PME par exemple, bénéficieront aussi de ces règles pour développer leur offre ou de nouveaux services numériques.

EM@ : La directive Droit d’auteur dans la société de l’information (DADVSI) a fait l’objet, jusqu’au 5 février, d’une consultation publique. Que doit-on en attendre ? M. B. : Les nouvelles technologies numériques et le marché intérieur ouvrent de grandes perspectives aux créateurs comme aux consommateurs et aux entreprises. Notre cadre juridique doit évoluer pour accompagner ce mouvement. Mais je vois aussi que le droit d’auteur sert trop souvent de bouc émissaire – dans beaucoup de cas, il n’est pas cet « obstacle majeur » souvent décrié.

Mais dès lors qu’il existe des obstacles au marché intérieur, au dynamisme du secteur créatif et à la diffusion des œuvres, nous devons les lever. Notre action en faveur de l’accès aux œuvres orphelines, aux œuvres épuisées et pour la gestion collective des droits d’auteurs en témoigne.

Nous avons pour cela lancé en 2013 le dialogue « Des Licences pour l’Europe » qui a été un succès dans la mesure où il a permis certaines avancées concrètes. Je pense, par exemple, aux « micro-licences » qui permettront aux petites entreprises ou aux particuliers d’utiliser de la musique en fond de leur sites Internet, aux avancées en matière de data mining ou en ce qui concerne la dimension trans-frontalière des films en ligne, ou bien encore sur la numérisation du patrimoine cinématographique (1). Par ailleurs, nous continuons à mener un examen approfondi de l’acquis législatif en matière de droit d’auteur. La directive DADVSI n’est pas la seule concernée par ce chantier (2). L’objectif de l’ensemble de ces travaux et de ces analyses est de parvenir dans les mois à venir à une prise de décision sur l’opportunité de soumettre ou non des propositions d’adaptation du cadre législatif du droit d’auteur. C’est un domaine sensible (3).

EM@ : La directive Respect des droits de propriété intellectuelle (IPRED) de 2004 a dix ans et va être révisée. Quelle sera l’implication des intermédiaires du Net contre le piratage ?

M. B. : L’exploitation illicite des œuvres de nos créateurs n’est pas acceptable car il prive les artistes créateurs d’une rémunération juste pour leur travail et investissements, et sape ainsi les bases-mêmes de la création. De plus, il rend plus difficile l’émergence de nouveaux services innovateurs et légaux. Depuis cinq ans, je mets tout en œuvre pour répondre à ces enjeux. La directive IPRED permet déjà d’impliquer certains acteurs du Net pour mettre fin à des situations de piratage, par le biais d’injonctions ordonnées par un juge à un hébergeur ou un fournisseur d’accès à Internet par exemple. Mais il faut clarifier le cadre réglementaire et le compléter par des coopérations entre les différents acteurs d’Internet. Nous examinons actuellement comment renforcer la légitimité et l’efficacité de telles actions. Il faut d’abord s’assurer qu’elles visent réellement des pratiques ou des contenus illégaux exploités à échelle commerciale, et que les droits fondamentaux sont bien sauvegardés. En même temps, nous savons que ces actions doivent aussi impliquer des intermédiaires tels que des fournisseurs de services de publicité ou de paiement, pour tarir à la source les revenus tirés de l’exploitation illégale des droits des autres, afin d’être réellement efficaces. @

Propos recueillis par Charles de Laubier

Notes

(1) – « Nous allons maintenant suivre la mise en œuvre de ces propositions et mesurer les progrès réalisés, notamment dans la vie quotidienne des consommateurs en matière d’accès et de portabilité des contenus par exemple ».

(2) – Le corpus juridique de l’Union européenne en matière de droit d’auteur comprend huit directives.

(3)-«L’Europe a besoin de la protection que procure le droit d’auteur car c’est elle qui permet l’investissement dans les industries culturelles, dans le talent et la créativité. En même temps, le droit d’auteur doit apporter des avantages et ouvrir l’accès aux contenus à l’utilisateur final sans quoi sa légitimité se verra sans cesse contestée ».

Edition Multimédi@  Lundi 10 février 2014 • n°95 – Contact /Abonnement : editionmultimedia@sfr.frhttp://www.editionmultimedia.com


Maîtres ou esclaves du numérique ? Les enjeux du partage de la connaissance

Le lundi 27 janvier, dans le cadre des « Lundi de l’IE » du cercle d’Intelligence économique du Medef Ile-de-France, M. Benoit Sillard, PDG de CCM Benchmark a traité le sujet « Maîtres ou esclaves du numérique ? », titre d’un des livres qu’il a écrit. Il a donné sa vision des enjeux du partage de la connaissance, avec un focus sur l’e-réputation et l’économie de la gratuité.
 
Les livres papiers sont forcément limités en nombre d’articles, par un nombre de pages à ne pas dépasser. Le livre numérique lève cette limitation. La production d’Informations demande un réel savoir-faire communautaire pour participer à l’augmentation et au partage de la connaissance. Ce partage, qui utilise des technologies disruptives, comme les forums et l’Open Data, peut, dans l’idéal, conduire à des rapports de pair à pair entre ceux qui produisent l’Information et ceux qui la lisent. Le temps mis pour accéder à l’information numérique est bien moindre que le temps d’accès à des écrits papier. De plus, des algorithmes complexes et adaptés de traitement de l’Information augmentent la pertinence des réponses aux questions qui sont posées aux moteurs de recherche.
 
Avant l’avènement du Web, l’Information était rare et celui qui en disposait, après l’avoir vérifiée, avait le pouvoir. Aujourd’hui l’Information est abondante et un contrôle à postériori peut s’opérer par les lecteurs, qui deviennent acteurs. L’audience croit alors d’une manière spectaculaire.
 
Le partage de la connaissance est devenu, pour les entreprises, un enjeu stratégique. Celui qui émet augmente son e-réputation, celui qui reçoit se forme à la compréhension de l’information numérique et peut donner son avis écrit qui augmente encore la connaissance du sujet. Le contenu de l’Information, qu’elle soit payante ou gratuite, a un  statut légal, mais ces changements de paradigmes posent des problèmes majeurs.

Les imprimantes 3D, dont on commence à trouver des modèles à 1000 euros, permettent de dupliquer à distance des moteurs de voiture, des armes à feu … et des objets d’art, posant un problème réel à la préservation de la propriété intellectuelle. De même les objets intelligents comme les Google Glass, qui pourraient être dans le futur directement commandées par des impulsions cérébrales, créeront un homme amplifié mais poseront des problèmes légaux pour la confidentialité des données. D’autant plus que, plus aucun lieu sur terre, montagnes, désert ou forêts, ne pourra être un désert numérique, Google s’apprêtant, en extension de ce qu’il a déjà réalisé dans un coin de Nouvelle Zélande, à envoyer dans le ciel des escadrilles de ballons pour relieront par Internet tout point du globe. Plus de 10 000 ballons seront largués dans les 4 ou 5 ans qui viennent.

Dans une étude de décembre 2013, l’Hadopi précise que le monde évolue vers une amoralité généralisée et de plus banalisée. Un internaute sur trois a déjà téléchargé illégalement des œuvres d’auteurs, deux sur trois disent qu’ils auraient bien payé ces œuvres mais ils les ont piratées parce qu’elles ne seront disponibles sur l’Internet que 6 mois après leur production. 
 
Alors existe-t-il un autre modèle économique possible ? Oui dit Benoit Sillard, le « crossfunding » ou projets « libres de droits » : Un auteur a une idée et fait appel à la communauté, sur l’Internet, pour la financer. Les internautes envoient des fonds dans une logique altruiste, et pour se faire valoir. L’œuvre elle-même n’est alors pas payante, c’est l’économie du gratuit, la notion de droits d’auteurs n’existe plus. Et ça marche, le marché du crossfunding est estimé à 5 milliards de dollars en 2013.
 
Dans la société féodale, le pouvoir des nantis reposait sur la possession de terres et de titres de noblesse. Les pauvres avaient un prénom, les riches avaient un nom. Dans la société bourgeoise le pouvoir repose sur les diplômes et les biens matériels qui sont le symbole de la réussite. Dans la société numérique, le pouvoir repose sur l’e-réputation. Une bonne réputation dans le monde numérique constitue une gratification forte. On donne pour recevoir. C’est un mécanisme altruiste mais tout de même intéressé. Nous détenons tous une partie de la connaissance et un savoir-faire. Le partager, c’est contribuer à la constitution de la connaissance de tous. Dans le cadre d’une organisation, partager sa connaissance est un bon moyen d’acquérir une réputation enviable, et dans une organisation, les RH devraient tenir compte de ces actions de partage de l’Information et les valoriser.
 
Je termine mon compte-rendu de ce très intéressant « Lundi de l’IE » par une pensée de Victor Hugo citée par Benoit Sillard :
« Le livre comme livre appartient à l’auteur, mais le livre comme pensée appartient au genre humain ».

Gérard Peliks Président de l’atelier sécurité de Forum ATENA


A propos de la couverture 4G

Pour calculer avec un peu de réalisme et de précision la couverture du territoire français en 4G, il faut tenir compte du nombre de "supports" (la ou l'on pose les antennes, par exemple les pylônes), mais aussi d'autres facteurs, comme le nombre des antennes, le type, et surtout sur quelles bandes de fréquences sont activées ?

Pourtant, depuis plusieurs mois, les différents articles publiés dans la presse ne prennent pas en compte ce facteur. Pourquoi ? Est-ce si difficile à expliquer (c'est vrai que c'est notre métier) ?

Voici une courte explication pour mieux «éclairer» le consommateur et participer modestement à la transparence du marché :

Selon une étude Analysys Masson 2013, les couvertures possibles pour les différentes bandes de fréquences sont (par exemple pour une antenne omnidirectionnelle) :

– Pour les "supports" exploitant la bande 2600 MHz = 0,6 km carré environ
– Pour les "supports" exploitant la bande 1800 MHz, = 1,7 km carré environ
– Pour les "supports" exploitant la bande   800 MHz, = 5,6 km carrés environ

J'ai fait le calcul simple (je m'étonne que d'autre ne le n’ai pas fait) de la couverture théorique des quatre opérateurs, avec les derniers chiffres de l'ANRF, voici les résultats.

Ils sont bien sûr un calcul théorique, la couverture réelle est fonction de la spécificité du territoire couvert, de la densité et du type d'habitat, ville ou campagne, du relief, météo … et j'en oublie. J'ajoute que les 4 opérateurs déploient dans les villes, là où la population est dense, et donc que ces chiffres sont comparables pour chacun d’eux, et proches de la réalité.

Mon approche, sans être originale, est beaucoup plus précise que de compter les pylônes, mais le débat est ouvert ! Merci de vos remarques, elles sont les bienvenues.

Il me restera à vous parler des débits disponibles, et là le 800 MHz n’est pas avantagé, le nombre de clients actifs dans la zone pouvant être très important, vu la taille de la zone couverte en ville ! Nous en reparlerons, et nous parlerons backhaul.

Philippe Recouppé – www.cogicom.com


Big Data, l’univers des nouveaux possibles

"Big" et "Data", ces deux mots accolés font le buzz sur la toile, dans les journaux, et pas seulement dans ceux qui traitent de nouvelles technologies, dans les congrès, dans nos esprits…

Avec les mots "Data Scientists" et "Chief Data Officers" ces futurs experts à qui tout va sourire et que l’on va s’arracher sur le marché de l’emploi mais qui n’existent pas encore, tous ces mots seront-ils porteurs d’une Big Opportunity ou n’est-ce dans la réalité, qu’une Grande Illusion ?

Le lundi 3 mars 18h00-20h00, dans le cadre des « Lundi de l’IE » du cercle d’intelligence économique du Medef Ile-de-France, dans le grand amphi de la Fédération du bâtiment, 10 rue du Débarcadère, Paris 17eme, tout près de la Porte Maillot, j’exprimerai dans la démesure ma passion de vous entretenir sur l’état de l’art, et du futur présumé, du Big Data, ou déferlante informationnelle avec calculs massivement parallèles. Je traiterai des applications du Big Data à la vie civile, au domaine de la santé et, bien sûr ;-), au domaine de la sécurité de l’Information. Les applications de ce paradigme qui va sans doute changer notre rapport à l’Information, et à nous-même.

Et côté Data Scientists, je vous réserve une grande surprise, pour en particulier, répondre à vos questions au cours de la séance questions / réponse où nous donnons la parole à la salle.

Qui viendra verra…

Evènement gratuit, possibilité de faire des rencontres des plus intéressantes sur le plan professionnel, alors venez en masse, l’amphi est grand, mais il est prudent, et obligatoire, de réserver sa place. Inscrivez-vous vite sur http://www.medef92.fr/lundi-de-lie-big-data.html.

Et puis le Big Data aura un focus au Congrès National de la Sécurité des SI de Santé, au Mans, du 1 au 3 avril. Tous les renseignements en : http://www.apssis.fr/

Gérard Peliks Président de l’atelier sécurité de Forum ATENA


Réinventer l’entreprise, ses projets et ses marchés ! Confrontons nos idées !

Les doctorants et étudiants de Master de l’université Paris Diderot représentent la richesse pluri- et interdisciplinaire de l’université française et offre à ses 26 000 étudiants un environnement scientifique, intellectuel et culturel à partir de 5 grands domaines de formation et de recherche (Arts, lettres, langues, Droit, économie, gestion, Sciences humaines et sociales, Sciences, technologie, santé, Médécine, odontologie). En tant que Professeur de littérature et d’études culturelles anglophones j’essaie avec mes collègues de faire travailler ensemble nos étudiants en équipes interdisciplinaires afin de créer des projets innovants et de leur faire découvrir, à partir de visites et de conférences à l’interface de la recherche et de l’industrie, un grand nombre d’organisations et d’entreprises. Les doctorants en sciences humaines (philosophie, littérature, histoire, sociologie..) et en sciences dures constituent à l’heure actuelle l’un des viviers les plus recherchés par les entreprises et les institutions publiques. L’économie mondiale, en mutation permanente, nécessite non seulement des cadres bien formés, mais surtout des dirigeants capables de se remettre en question en permanence, de travailler à la jonction d’autres disciplines, en équipes hétérogènes pour réinventer l’entreprise ou l’organisation publique, ses projets et ses marchés. La présence sur un même campus des sciences dures et des humanités est un outil précieux pour former des acteurs qui excellent dans leur domaine, sensibles au monde qui les entoure.

Si ce débat d'idées vous intéresse, ce lien pourrait aussi vous intéresser : http://cultureindustryconference.evenium.net

Sara Thornton – Professeur de littérature et culture anglophones Director of Masters programme Cultural Intelligence and Innovation Université Paris Diderot


 

Agenda

Mardi 4 mars
Restaurant "Le Coup d'Etat" – Paris 1er
Principe d’innovation, quelle définition sur quels fondements (politiques, historiques, économiques, sociologiques, éthiques, philosophiques …)

09 & 10 avril
CNIT – Paris la Défense
Cloud Computing Word Expo


12 & 13 juin
Université Paris 7 Diderot – Paris 13ème
Cultureindustry Conference

En partenariat avec Forum ATENA – Cette manifestation, outre sa dimension de réflexion intellectuelle au croisement de la Culture et de l’Industrie, sera l’occasion de rencontres, d’échanges privilégiés et de retours d’expérience entre des chercheurs, universitaires et des entreprises souhaitant être à la pointe de la recherche transdisciplinaire (grands comptes, pme/pmi, administra:ons, start-up), des entreprises moteurs de l’économie numérique et des média (intégrateurs, constructeurs, opérateurs, éditeurs, diffuseurs). 

 


 

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