Newsletter n°39 – avril 2011
Où va l’internet ? Mondialisation et balkanisation
La mondialisation des activités humaines est le plus souvent présentée comme une évolution inéluctable dissolvant frontières et distances. Est-ce bien sérieux ? En réalité le monde est très divisé : pays souverains, lois spécifiques, langues multiples, économies disparates, etc. Pourtant l’internet est perçu comme un système global, homogène, offrant une plateforme universelle de communications multi-media. Ce serait donc une exception paradoxale, si ce n’était pas un mythe.
Un épouvantail agité fréquemment par les gardiens du temple est la balkanisation ou fragmentation du réseau, avec son cortège de calamités, discontinuité des communications, confusion des noms et adresses, instabilité, insécurité, perte de fiabilité. En conclusion il faudrait s’efforcer de maintenir au maximum un système de contrôle historique dont les éléments critiques sont verrouillés par le gouvernement des États-Unis.
On oublie au passage que la Chine a construit son propre internet, qu’il existe des milliers d’intranets, et que les gouvernements de l’Égypte et de la Libye n’ont pas eu besoin d’aide pour interrompre le fonctionnement dans leurs propres pays. Il arrive aussi que des ruptures de câbles sous-marins isolent un groupe de régions pendant une à plusieurs semaines.
L’internet est un réseau de réseaux autonomes depuis son ouverture commerciale au début des années 80. Il est fragmenté par construction, et il le restera. Il en va de même du réseau téléphonique mondial, ce qui n’empêche nullement d’appeler un correspondant dans n’importe quel pays.
Toute évolution majeure de l’internet est en fait conditionnée par le niveau de consensus entre les pincipaux acteurs, opérateurs, industriels télécom, fournisseurs de contenus, lobbies transnationaux, et quelques gouvernements. Il fut un temps où l’ICANN, mandataire du gouvernement US, faisait la loi. On observe maintenant un réveil des gouvernements dits du sud, tout en déplorant le faible intérêt des professions d’utilisateurs importants. Le tropisme de fragmentation se renforce à mesure que les enjeux techniques deviennent minoritaires au regard d’autres domaines comme la propriété intellectuelle, le filtrage des informations, les investissements en infrastructure, la législation, la criminalité, ou les facteurs culturels et religieux.
À la différence du milieu télécom, celui de l’internet ne dispose pas d’une institution légitime et participative au niveau international. Outre sa dépendance du gouvernement US, l’ICANN est une organisation plus soucieuse d’étendre ses intérêts (de ses dirigeants) que ceux des internautes. La situation actuelle est clairement une fin de règne. Selon la tradition il faut s’attendre à d’âpres négociations pour accoucher d’une nouvelle organisation de la coopération internationale autour de l’internet.
Louis Pouzin
Le chiffre du mois : 160.000
C’est le nombre de téléphones mobiles volés en France en 2010.
La plupart d’entre eux, non bloqués par leurs propriétaires, sont revendus aussitôt sur le marché parallèle. Aussi, dans le cadre du renforcement de la lutte contre les vols de téléphones mobiles, les Opérateurs mobiles et le Ministère de l’Intérieur ont amélioré le dispositif existant depuis 2003.
Pour apporter plus d’efficacité aux forces de l’ordre et plus de simplicité aux utilisateurs, ils ont conclu un accord permettant de bloquer définitivement le téléphone volé. Ce dispositif, en vigueur depuis le 16 Mars, requiert le mode d’emploi suivant: d’abord déclarer le vol du téléphone à votre opérateur pour désactiver la ligne (numéro d’appel ouvert 7j/7), puis déposer immédiatement plainte dans un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie.
Le blocage du téléphone ne sera possible que si l’abonné peut fournir aux forces de sécurité le numéro IMEI du téléphone (c’est-à-dire le numéro de série qui lui est propre, et qui est unique), la date, l’heure et le lieu de sa dernière utilisation.
Comment trouver le numéro IMEI du téléphone ? Il suffit de le relever en tapant *#06# sur son clavier, et de le conserver en un lieu ou le retrouver en cas de vol. Pour en savoir plus: http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_la_une/toute_l_actualite/securite-interieure/vol-portable
Francis Bruckman – France Télécom Orange
L’open source dans les télécoms L’Open Source dans les télécoms, un sujet qui passionne toujours. La preuve en est : « Le Journal des télécoms » y consacre un focus pages 22 et 23 dans son N°219 d’avril 2011. Ce sujet était d’ailleurs déjà à l’honneur sur le salon COIP à l’occasion d’une conférence animée par Benoît HERR, Journaliste indépendant, le 9 mars dernier et traitant du sujet « Qu’apporte vraiment l’open source à la VoIP ? » avec Philippe LAREDO Président OPTION SERVICE, Nicolas PROST Président WISP-E , Bruno VELUET de LEONIX ,Nicolas AUBE Président de CELESTE et Jean-Denis GARO, Directeur Marketing et Communication Aastra. Les thèmes abordés étant récurrents : sécurité de l’open Source, prix versus gratuité du libre, état des références en France, l’écosystème Asterisk, ainsi que les autres solutions Open Source. Il sera surtout le sujet d’une conférence Forum ATENA, associé à l’Association Asterisk-france se déroulant le 5 mai 2011, de 14h à 18h à l’EPITA. « La place de l’open-source sur le marché de la ToIP ». Conférence qui précédera le salon solutions Linux Opens Source (10, 11 et 12 mai 2011), se déroulant au CNIT – Paris La Défense – Hall Marie Curie. La conférence Forum ATENA abordera 2 principaux thèmes : La Découverte d’Asterisk Et Les Mythes de l’open source Venez nous rejoindre nombreux à l’événement Open Source de l’année : http://www.forumatena.org/?q=node/305/eventregistration . Découvrez l’écosystème Asterisk en France L’Association Asterisk-France Quelques passionnés d’Asterisk partageaient leur expérience sur un forum mais pas seulement. Des « asterisk-party » ont eu lieu pour des rencontres physiques en tête à tête avec des présentation de matériels ou tout simplement des discussions. Cela a continué aussi avec la présence sur des salons tels que Solutions Linux, AstriEurop, Ipconvergence. Afin d’essayer de construire une véritable communauté autour d’Asterisk en France, l’esprit associatif s’est imposé. L’association a été créée le 6 Janvier 2010. Le bureau est composé de Jean Pierre Ramoul Président, François Couque, Trésorier et Louis Daubignard Secrétaire. L’objectif de l’association est de promouvoir Asterisk en France et dans tous les pays Francophones. Site et Forum : http://www.asterisk-france.org L’Annuaire Asterisk Players Asterisk Players est un annuaire recensant l’ensemble des acteurs de l’environnement open source Asterisk. Il met à la disposition des internautes des informations fiables concernant les individus, sociétés, produits et services associés au leader mondial des solutions de téléphonie open source. Grace à son moteur de recherche multicritères, vous trouverez toutes les informations concernant les sociétés, les contacts mais aussi les évènements autour de l’open source Asterisk. Site : http://www.asteriskplayers.com/fr/ Mythes & Légendes des TIC : les logiciels libres MYTHE N° 1 : LE LOGICIEL LIBRE EST GRATUIT Un des contre-sens les plus courants dans la thématique « Logiciels Libres » consiste effectivement à dire qu’un logiciel libre est un logiciel gratuit. Il faut savoir qu’un logiciel libre n’est pas forcément gratuit même si pour la plupart d’entre eux, c’est effectivement le cas. Ces logiciels sont alors téléchargeables sur de nombreux sites internet, spécialisés notamment. La confusion vient de fait que la langue anglaise utilise l’expression « Free Software » pour ce que nous appelons nous, « logiciel libre ». Or, en anglais, « free » peut aussi bien signifier « libre » que « gratuit ». Le terme « Free Software est donc très souvent mal interprété. Il existe autour du logiciel libre, plusieurs modèles économiques et certains d’entre eux permettent notamment de vendre des logiciels libres (modèle de la double licence notamment ou l’éditeur peut alors proposer une version communautaire gratuite mais aussi une version professionnelle payant). C’est par exemple notamment le cas pour la solution trixbox, solution libre de téléphonie à base d’Asterisk. Des versions payantes, destinées à des entreprises, sont commercialisées par des éditeurs, avec support technique et documentation complète. La société Red Hat, société américaine fournit par exemple son produit « Red Hat Enterprise Linux » en basant sur des services avec vente de maintenance, formations … Vous trouverez en conclusion de la thématique, un document de l’APRIL (Association française ayant pour objet la promotion et la défense du logiciel libre) ayant pour intitulé « le logiciel libre, comment ca marche ? ». Il permet de mieux comprendre le concept que nous défendons. MYTHE N° 2 : LE LOGICIEL LIBRE DETRUIT LA VALEUR AJOUTEE DE L’INDUSTRIE DU LOGICIEL La valeur ajoutée de l’industrie du logiciel porte sur la vente des progiciels d’une part et les services associés à l’adaptation, l’exploitation, la maintenance et des logiciels d’autre part. L’analyse du prix de revient d’un progiciel fait apparaître des frais importants concernant le marketing et un coût de développement réparti entre le nombre de licences vendues qui est d’autant plus faible que le nombre de licences est important. On est dans un modèle économique qui vise à créer de la rareté alors que le coût marginal pour produire une nouvelle version du logiciel est quasiment nul. Cette rareté créée profite à tous les acteurs de la filière : l’éditeur du progiciel et la société de service qui le revend à un client. Les marges peuvent être importantes, surtout dans les domaines ou un progiciel est dans une situation de quasi-monopole. L’intérêt des consommateurs, particuliers ou entreprises, est de faire baisser le prix de ce progiciel. Ceci est possible lorsqu’un éditeur produit un logiciel offrant les mêmes fonctionnalités, mais sous forme de logiciel libre. Il se rémunère alors sur le service offert à l’utilisateur ou sur le service de haut niveau offert à un intégrateur. D’autre part, la forme de marketing viral, de bouche à oreille, effectué dans l’écosystème du logiciel libre est beaucoup moins coûteux que le marketing classique. Tous les postes de la chaîne de valeur s’en trouvent ainsi réduits. Parler de destruction de valeur, c’est adopter le parti qui exploite la rente du système économique propriétaire. Prendre le parti de l’utilisateur consiste à dire que, dans une économie numérique ouverte et concurrentielle, le coût d’un logiciel doit refléter sa réalité économique : la rareté ne s’applique pas puisque le coût de production marginal est quasiment nul. Il est d’ailleurs intéressant d’observer que tous les acteurs du logiciel propriétaire s’appuient sur des briques en logiciel libre efficaces et performantes pour réduire leur coût de production. Il est donc inéluctable que la part des logiciels libres va croître dans le contexte de l’économie numérique. Retrouvez la suite de ce texte ainsi que les autres thèmes traités dans notre livre collectif "Mythes et légendes des TIC", téléchargeable gratuitement sur le site de Forum ATENA.
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Vie de l’Atelier … Ecriture
Un nouveau livre de Samir KOLEILAT, vice Président de Forum ATENA :
La clé Sésame… à l’usage de l’identité numérique unique
Votre identité numérique sur la toile Internet, c’est aussi votre profil, votre réputation et une bonne partie de votre vie réelle qui sont exposés à la vue de beaucoup de gens. Comment gérer cette identité, comment se protéger, comment prendre avantage de l’usage de l’Internet en limitant les inconvénients liés à la divulgation des informations personnelles, volontaire ou involontaire, par vous-mêmes ou par vos proches ? Ce manuel vous permettra de comprendre les tenants et aboutissants des informations que vous communiquez sur Internet, ainsi que les conséquences qui s’ensuivent, et il vous guidera dans votre vie dans le cyberespace.
Cet ouvrage de référence est en vente à la boutique Lulu, broché sous couverture couleur, au prix de 12,50€ : stores.lulu.com/forumatena
Michèle Germain, Présidente de l’Atelier Ecriture du Forum ATENA
Ouvrages IT – la sélection de www.lapageit.com
Pour coller au thème de mois, nous vous conseillons : « VoIP et ToIP – Asterisk La téléphonie IP d’entreprise », de Sébastien DEON, au Editions ENI 2010 – Collection Expert IT – 2ème édition – Octobre 2010. Cette nouvelle édition du livre VoIP-ToIP Asterisk, traite de l’écosystème de la VoIP-ToIP en se basant sur Asterisk en version 1.6.
Tout aussi essentiel « Asterisk – La téléphonie d’entreprise libre » de Philippe SULTAN aux Editions Eyrolles 10 septembre 2009. Tourné autour d’une étude de cas, ce Cahiers de l’Admin est un outil pratique pour qui veut installer un système de téléphonie performant et libre dans son entreprise.
Et pour une vision plus globale du sujet : « Le logiciel libre dans les PME » de Yvon RASTETTER chez Hermès Lavoisier, juin 2008.
Concernant le thème du mois précédent (les communications Unifiées) des ouvrages récents devraient compléter votre réflexion quant à l’évolution des usages. Le premier « Eloge de la vitesse – La revanche de la génération texto », de Rafik SMATI aux Editions d’Organisation – 31 mars 2011 traite du cas particulier de la génération « Y » , le second « L’intimité au travail – L’irruption de la sphère privée et des communications privées dans l’entreprise » de Stefana BROADBENT aux Editions fyp – Collection : Présence / Essai – février 2011, aborde un vrai sujet, qui touche aussi la DSI. En effet comment gérer les médias sociaux dans l’entreprise ? doit-on accepter, intégrer les outils personnels de ses salariés comme outils de travail… et comment vivons nous la vie privée au travail. Quel canal de communication privilégions nous ?. Enfin une ouvrage collectif réunissant dix chercheurs devrait apporter une vue d’ensemble concernant les usages et le numérique : « Communiquer à l’ère numérique – Regards croisés sur la sociologie des usages » avec Julie DENOUEL et Fabien GRANJON aux Editions Transvalor – Presses des Mines – avril 2011.
Le strip du mois
Le libre (logiciel libre) est un logiciel dont la licence dite libre donne à chacun (et sans contrepartie) le droit d’utiliser, de modifier, et de diffuser (donner et vendre) le dit logiciel. Apache en est un exemple, c’est un logiciel populaire pour les serveurs des sites Web … Ils ont des drôles de noms dans ce métier !!!
Entre cybercriminalité et espionnage industriel : l’entreprise face aux fuites de données
Le CDSE publie deux enquêtes exclusives dans le nouveau numéro de Sécurité & Stratégie, la revue européenne des directeurs de sécurité d’entreprise.
A travers deux enquêtes exclusives, la revue Sécurité & Stratégie répond à des problématiques restées jusqu’à maintenant sans réponse. D’où viennent et qui sont réellement les individus chargés de protéger les entreprises ? Bien qu’étant de plus en plus médiatisés et connus du grand public, la réalité des missions des Directeurs de sûreté reste un mystère. Un mal désormais réparé avec l’enquête inédite de Frédéric Ocqueteau, Directeur de recherche au CNRS, qui dissèque ce métier de l’intérieur. Il identifie trois filières d’origine : la filière privée ou voie interne, celle du ministère de l’Intérieur, et celle des militaires et des gendarmes. Conclusion de l’auteur : contrairement à l’apparente « civilianisation » du monde de la sécurité, l’expertise des anciens militaires et gendarmes continue d’être privilégiée par les entreprises.
Comment expliquer le vol interne d’informations en entreprise ? A l’heure où les affaires Wikileaks, Renault ou la cyber-attaque contre le ministère de l’Economie imposent ce sujet au sommet des priorités, Benoit Dupont, Directeur du Centre International de Criminologie Comparée, et Audrey Asseman ont mené conjointement une enquête auprès d’un grand nombre d’entreprises internationales. Les résultats sont sans appel : 61% des répondants estiment que les données sont facilement accessibles à l’ensemble des employés, et 60% d’entre eux considèrent que les outils mis à leur disposition ne sont pas convenablement sécurisés !
Autour de cette enquête statistique, Alain Juillet, ancien Haut Responsable à l’Intelligence Economique, et Jean-Pierre Vuillerme, Directeur de management des risques à l’ADIT, livrent leurs analyses sur l’ampleur du phénomène de vol d’informations et insistent sur la nécessité pour les entreprises de se doter d’un arsenal de moyens de protection.
Dans le but de protéger ses entreprises, l’Etat français a rédigé un texte de loi instituant le statut « confidentiel entreprise ». Marie Pierre Van Hoecke et Gilles Gray, adjoints du délégué interministériel à l’intelligence économique, expliquent comment celui-ci permettra de sanctionner la violation et la compromission du secret des affaires.
La problématique de la cybercriminalité est indissociable de considérations éthiques, la lutte contre ce fléau se faisant au détriment d’autres libertés fondamentales. Myriam Quemener, magistrat et expert auprès du Conseil de l’Europe évoque cette tension et rappelle les enjeux liés à l’adoption de la LOPSSI 2.
Olivier HASSID, directeur de la revue Sécurité & Stratégie / 01 44 70 70 84 / olivier.hassid(a)cdse.fr
Internet et la question de la compétence des juridictions françaises
L’Internet pose, par essence un problème de détermination du juge compétent et du droit applicable dans des situations comprenant un élément d’extranéité.
Les litiges ainsi présentés devant les juridictions françaises opposent régulièrement deux théories : celle de l’accessibilité d’une part, celle de la destination, d’autre part.
L’émergence du critère de l’accessibilité
Suite à un arrêt remarqué rendu le 9 décembre 2003 par la Cour de cassation (Cour de Cassation, 1ère Ch. civ, Société Castellblanch / Société Champagne Louis Roederer), dans une affaire dite Champagne Roederer, qui considérait les juridictions françaises compétentes pour obtenir réparation du dommage subi en France à raison d’actes de contrefaçon commis sur un site Internet étranger, du simple fait de leur accessibilité à partir du territoire français, on a vu émerger le critère d’accessibilité.
Cet arrêt retenait en effet, « qu’en admettant la compétence des juridictions françaises pour connaître de la prévention et de la réparation de dommages subis en France du fait de l’exploitation d’un site internet en Espagne, la Cour d’appel qui a constaté que ce site, fût-il passif, était accessible sur le territoire français, de sorte que le préjudice allégué du seul fait de cette diffusion n’était ni virtuel ni éventuel, a légalement justifié sa décision ».
L’arrêt était ainsi fondé sur le critère de l’accessibilité, alors qu’il n’y ni avait ni fait générateur ni dommage relié à la France.
La consécration du critère de la destination
Depuis un arrêt dit Hugo Boss rendu le 11 janvier 2005 (Cour de cassation, Ch. Com, Hugo Boss / Reemtsma Cigarettenfa), la Cour de Cassation retient désormais qu’il n’y a contrefaçon que si et seulement si le service ou le produit vise spécifiquement le public de France. Un critère de la destination est donc venu remplacer celui de l’accessibilité jugé trop incertain.
Parmi les indices permettant de démontrer que la destination du site est bien le public français, elle tient notamment compte de la langue utilisée, du lieu de livraison du produit ainsi que du public visé.
Dans un arrêt du 6 juin 2007 (CA Paris, 4e ch., sect. A, 6 juin 2007, la 4ème chambre de la Cour d’appel de Paris a également remis en cause le critère d’accessibilité, qui permet à une juridiction de se déclarer territorialement compétente dès lors que le site Internet, objet des faits ou actes incriminés, est accessible dans son ressort et a surtout ajouté que : « sauf à vouloir conférer systématiquement, dès lors que les faits ou actes incriminés ont pour support technique le réseau Internet, une compétence territoriale aux juridictions françaises, il convient de rechercher et de caractériser, dans chaque cas particulier, un lien suffisant, substantiel ou significatif, entre ces faits ou actes et le dommage allégué ; que, compte tenu de l’universalité de ce réseau, appliquer le critère de la simple accessibilité aurait nécessairement pour conséquence d’institutionnaliser la pratique du Forum shopping (Il s’agit de la pratique qui consiste pour un demandeur en raison de la diversité des règles de compétences internationale de saisir les tribunaux des pays appelés à rendre la décision la plus favorable à ses intérêts) ».
Depuis ces différents arrêts, les juridictions françaises ont tendance à rappeler l’exigence du critère de la destination quand se pose la question du bien fondé de leur compétence.
Dans un récent arrêt en date du 29 mars 2011 (Cour de cassation Ch. Com, Ebay Europe et autres / Maceo et autres), qui concernait la plateforme Ebay, la Cour de cassation a d’ailleurs cassé l’arrêt d’appel au motif qu’il a retenu que le tribunal français était compétent « sans qu’il soit utile de rechercher s’il existe ou non un lien suffisant, substantiel ou significatif entre les faits allégués et le territoire français » et soutenu que le seul critère de l’accessibilité d’un site internet en France ne permet pas de retenir la compétence du tribunal français, pris comme celui du lieu du dommage allégué.
Elle le rappelle, par ailleurs, que pour admettre la compétence de la juridiction française, il aurait fallu que la cour d’appel de Paris recherche « si les annonces litigieuses étaient destinées au public de France », ce qui n’était pas le cas au motif queles annonces litigieuses étaient rédigées en anglais et diffusées sur le site Ebay.com (Arrêt disponible sur le site legalis.net à cette adresse : http://legalis.net/spip.php?page=jurisprudence-decision&id_article=3142).
Sadry Porlon, Avocat au barreau de Paris
Etablir son projet Très haut débit : conférence de l’AVICCA du 5 avril 2011
L’AVICCA (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel) a organisé le 5 avril une conférence très intéressante sur le très haut débit et avait eu la gentillesse d’y inviter Forum ATENA. J’ai eu le plaisir d’y participer. Après un état des lieux très clair et très précis de Thierry Jouan, chargé de mission à l’AVICCA, se sont succédés des tables rondes avec des représentants des collectivités locales.
Le point d’orgues a été, incontestablement le discours sans langue de bois du président de l’AVICCA, Yves Rome. Il est clair que l’attractivité de nos territoires en France est liée aux capacités de communications et aujourd’hui à la disponibilité du très haut débit. C’est un critère de choix d’un territoire pour s’y installer avec sa famille ou pour y implanter son entreprise. C’est aussi un paramètre pour valoriser une maison ou une entreprise. Tous les participants ont intégré cette donnée.
Aussi, le souci politique des élus de prendre en compte tout le territoire national se heurte aux règles du jeu constatées :
– Plus un territoire est riche, plus il a la capacité à investir dans le haut débit.
– Plus un territoire est urbanisé, plus les opérateurs viendront spontanément installer de la fibre optique avec des rentabilités d’autant plus élevées que les coûts de pose seront faibles.
– Et plus son territoire sera attractif, et plus les entreprises et les particuliers y viendront s’installer.
Nous sommes clairement dans un cercle vicieux où les riches seront plus riches et les pauvres plus pauvres. Il est donc nécessaire de mettre en place des mécanismes de péréquation pour rétablir l’équilibre. Le bon sens dirait d’utiliser les zones rentables pour financer les zones non rentables. Mais c’est se heurter aux règles du marché car il n’y a plus de zones rentables disponibles pour cette péréquation puisque les opérateurs dans le libre jeu de la concurrence et dans l’objectif légitime de se développer et s’enrichir les auront déjà préemptées.
Il faut donc se doter des moyens politiques dans un souci d’aménagement du territoire. Injecter des fonds au niveau national – c’est-à-dire l’Etat – pour rétablir l’équilibre. Subventionner – à plus que 33% – les « territoires les plus difficiles ». Mais n’est-ce pas offrir aux opérateurs d’investir pour leur permettre d’y développer leur business ? Alors faut-il aller jusqu’à prélever sur les « free cash-flow ADSL très conséquents » ou sur « la boucle locale cuivre très rentable » ? Faut-il faire comme en leurs temps Gaz de France et Electricité de France, « Fibre de France » : Yves Rome en doute. Commençons d’abord par un système d’information unifiée et accessible sur l’inventaire des réseaux. Le débat est ouvert et sans attendre ses conclusions, des élus locaux ou leurs représentants, comme l’ont démontré amplement les tables rondes, ont pris le problème à bras le corps et agissent. « Je ne suis pas Président de la zone non rentable. Et si je peux utiliser un peu de rentabilité du réseau quelque part pour l’étendre autre part, j’essaierai de le faire ».
Je ne sais pas s’ils vont dans la bonne direction mais je sais que c’est mieux que de ne rien faire. Une conférence vivifiante animée par la volonté d’agir. Les clivages politiques étaient remisés au vestiaire.
Ne manquez pas sur le sujet, les 6èmes Assises du Très Haut Débit, le 9 juin prochain. Forum ATENA est partienaire de cet événement, vous retrouverez les informations pratiques dans l’agenda ci-dessous.
Jacques Heitzmann, JAITO, Trésorier du Forum ATENA
Informatique & numérique à l’usage des seniors… et autres débutants
Vous connaissez tous dans votre entourage quelques personnes, Seniors ou non Seniors, qui souhaitent acquérir un ordinateur pour leur usage domestiques mais qui sont totalement novices en la matière… Ce guide pratique est fait pour eux.
Ordinateur, logiciels, internet… Comment s’équiper ? Comment ça marche ? Pour quels services ?
Voici expliquées les bases de l’utilisation de l’ordinateur et des services Internet dans des termes simples, illustrés par de nombreux exemples. Un point de départ qui permettra au lecteur d’acquérir les bases nécessaires pour découvrir lui-même les possibilités infinies de la machine et de la Toile. Retrouvez tout ce qui est susceptible d’intéresser un Senior dans son cadre familial por communiquer, s’informer, se consacrer à ses hobbies… voire rompre l’isolmement et favoriser le maintien à domicile. Démarches et achats peuvent se faire par Internet. Messageries, communications longue distance en phonie et vidéo permettent de amintenir le contact avec des familles et des amis lointains à qui l’on ne peut plus rendre visite. Les possibilités de votre cyberespace sont infinies… et faites pour tous!
Ce livre est proposé en souscription aux éditions du Puits Fleuri, au prix de 18 Euros. N’hésitez pas à faire plaisir autour de vous ! Pour commander : http://www.puitsfleuri.com/fiche.php?id=348
Michèle Germain, Présidente de l’Atelier Ecriture du Forum ATENA
La Société européenne de l’Internet annonce un événement, un site, un déjeuner-débat
Un événement
La SEI et Forum Atena organisent une table ronde :
Préparés à Internet ? Quelle éducation ? Quelles formations ?
Vous pouvez d’ores et déjà noter sur votre agenda : Paris, 6 octobre 2011, de 14 h à 20 h.
Un site
L’association Prospective 2100 organise depuis quinze ans des conférences-discussions publiques. Elles sont souvent filmées. Certaines des vidéos sont mises en ligne sur le site dédié TV 2100. On y trouve, entre autres, des présentations passionnantes d’experts, organisées selon 13 programmes mondiaux prioritaires d’aménagement de la planète.
Parmi elles la rubrique Communications héberge d’ores et déjà deux conférences organisées en partenariat avec la Société européenne de l’Internet :
Olivier Auber nous expose la Perspective numérique. Philippe Gautier nous présente sa vision de l’Internet des objets.
Les visiteurs sont invités à noter les vidéos en leur attribuant jusqu’à 5 étoiles chacune et à publier leurs commentaires.
C’est ici : http://www.2100.org/videos.
Un déjeuner-débat
Dans la série des traditionnels et studieux déjeuners Pirarucu, mercredi 4 mai 2011, Laurent Bloch nous parlera de : Contrôle de l’Internet et politiques de puissance. 4 mai, 12 h 30, Paris 6e. Menu à 12 euros. Nombre de places limité. Inscription indispensable : dl@panamo.eu.
Dominique Lacroix, Présidente de la Société européenne de l’Internet
Conférence – Entrepreneurs, Manageurs : Dr Jekill & Mr Hyde ?
Enfin une conférence au format innovant et interactif :-) dont nous vous réservons la surprise, autour des « 52 conseils pour entreprendre et innover, d’après les maximes de Baltazar Gracian » avec son auteur, Jacques Birol, entrepreneur, présentateur exceptionnel, bien connu du milieu de l’innovation, sous le titre : Entrepreneurs, Manageurs : Dr Jekill & Mr Hyde ? Cette conférence se tiendra le jeudi 12 mai 2011, de 19h à 20h30, à Telecom ParisTech, 46 rue Barrault, Paris 13ème.
Jacques Birol nous éclairera particulièrement sur les différences « contre-intuitives ? » entre les entrepreneurs qui innovent et les managers qui réussissent.
Son livre, qualifié d’inspirant et stimulant, est encensé par la critique (les Echos, Challenges, BFM…) et des entrepreneurs de référence. Il est à la fois instructif, opérationnel, et agréable à lire : « à lire d’urgence » aussi bien pour Les Echos que Pierre Kosciusko Morizet (Priceminister). Le site qui l’accompagne est une innovation www.52-tiki.com : c’est le premier site de curation d’un auteur français, il adopte ainsi avec une technologie française la voie ouverte par Guy Kawasaki et Seth Godin.
Jacques Birol est un passionné d’idées neuves. II aide entreprises et entrepreneurs à réussir. Il prend appui sur une approche de communication originale, conçue pour le changement et l’innovation: R/E/R (Rêver/Eclairer/Rassurer®). Diplômé d’HEC, formé en Californie, il dirige son cabinet Less & More, après avoir cofondé le site Keljob.com et présidé l’agence Publicis Etoile. Il enseigne à HEC et intervient à l’école des Mines. Il est un des fondateurs de la société Tiki’labs, et Vice Président du Pôle Entreprendre à HEC.
L’événement est gratuit mais l’inscription est obligatoire : http://forumatena.org/?q=node/320. A très bientôt.
Didier Tranchier, Président de l’Atelier Innovation du Forum ATENA
Conférence – Où va la cybersociété : champs de mines ou bateau ivre ?
Le mercredi 8 juin après-midi à Paris, Immeuble "Le Ponant de Paris" chez Sagem, groupe Safran, 27, rue Leblanc 75015 Paris, l’atelier sécurité de Forum ATENA organise le troisième volet des évènements sur l’Internet du futur.
Après le 21 janvier 2010 au Toit de la Grande Arche sur le futur la gouvernance de l’Internet, après le 28 juin 2010 sur le futur du socle de l’Internet, voici le troisième volet sur le futur de l’usage de l’Internet.
Interviendront les personnalités de prestige telles que :
– Louis Pouzin, créateur du datagramme dans le cadre du projet Cyclades, dans les années 70, à l’origine des protocoles TCP/IP et de l’Internet. Il est coordinateur de projets d’Eurolinc.
– Philippe Wolf, ingénieur général de l’Armement. Conseiller du Directeur général de l’ANSSI. Enseignant à l’Ecole Polytechnique, à l’Ecole des Mines-ParisTech et à l’Ecole Nationale d’Administration.
– Michel Riguidel, professeur émérite à Télécom ParisTech, travaille sur de nombreux thèmes dont la sécurité et la neutralité des réseaux, l’architecture du futur internet, la gestion des droits numériques et la souveraineté numérique.
– Michel Charron, architecte et expert en télécommunications et systèmes d’Information sécurisés. Le cabinet "Charron Consultants" opère auprès des administrations centrales et grands groupes français & européens les plus sensibles.
– Mauro Israel, expert en sécurité des systèmes d’information depuis plus de 25 ans, au cours desquels il a effectué des missions de sensibilisation à la sécurité, du hacking éthique et de nombreux audits de sécurité auprès de grands groupes et institutions internationales.
La participation à notre évènement est gratuite mais l’inscription impérative.
Nous avons déjà un sponsor (NES Conseil) et nous proposons à un autre sponsor, maximum à deux autres, d’associer le nom de leur société à notre grand évènement qui réunira plus de 200 personnes. Vous trouverez l’agenda dans le triptyque et le contenu dans le livret.
Pour vous inscrire, soit vous envoyez directement une demande par e-mail à gerard.peliks(a)cassidian.com, soit vous le faites par le Web de Forum ATENA.
Gérard Peliks, Président de l’Atelier Sécurité du Forum ATENA
Conférence – Véhicules et transports intelligents et communicants (& villes, territoires intelligents)
Conférence publique de l’atelier Objets communicants de Forum Atena : "Véhicules et transports intelligents et communicants" (& villes, territoires intelligents).
Cette conférence se tiendra lundi 30 mai après-midi (14h-19h) à Paris.
Outre des projets pilotes, des expérimentations et des comparatifs entre technologies, seront évoquées les conséquences de ces innovations : baisse des accidents, moindre consommation énergétique, moindres embouteillages, aspects éthiques liés à la traçabilité, etc. Les débats et une table-ronde s’organiseront autour d’une dizaine de conférenciers (France, Allemagne, G-B, Mexique).
Lieu : école Télécom ParisTech, 46 rue Barrault – 13ème arr. Métro Corvisart
Entrée libre sur inscription : http://www.forumatena.org/?q=node/318
Philippe Laurier, Président de l’Atelier Objets Communicants du Forum ATENA
Conférence – GS-DAY 2011
Forum ATENA est partenaire des GS-DAYS 2011 qui se déroulent à Paris, à l’Espace Saint-Martin (Paris 3ème) de 8h30 à 18h00, le mardi 10 mai.
Vous bénéficiez d’un prix spécial pour vous inscrire à la journée de conférences (100 euros HT au lieu de 130 euros HT). Pour bénéficier de cette réduction, insérez le code promotionnel 3ljfs2011-5. Inscription en ligne : http://www.gsdays.fr/-Inscription-.html
Voyage d’étude en Finlande – du 12 au 15 juin 2011
Forum ATENA est partenaire du Voyage d’étude "Finlande ITech 2011" du 12 au 15 juin prochain.
Nous partons à la découverte d’Oulu, la ville "Nokia", et de son impressionnant centre de recherches. Nous rejoignons ensuite Helsinki : son centre universitaire et son pôle de compétitivité Otaniemi. Ce sera bien sûr l’occasion de rencontrer les nombreuses start-up et entreprises IT locales, dont le dynamisme est internationalement reconnu : Rovio (angry birds), mySQL ou encore F-Secure par exemple. Nous rencontrerons également les acteurs du financement et des représentants officiels.
Un tarif préférentiel est réservé aux adhérents cotisants du Forum ATENA.
Le nombre de place étant limité, la date limite d’inscription est fixée au 10 mai 2011. Renseignement & réservations en ligne
Agenda
Mercredi 4 mai
Paris 6ème, 12h30
Contrôle de l’Internet et politique de puissance
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Jeudi 5 mai
EPITA
La place de l’open source sur le marché de la toIP : bilan et perspectives
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Mardi 10 mai
Espace Saint Martin, Paris 3ème
GS-DAY 2011
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Jeudi 12 mai
TelecomParis Tech, 46 rue Barrault, Paris 13ème
Entrepreneurs, Manageurs : Dr Jekill & Mr Hyde ?
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Mercredi 18 + Jeudi 19 mai
Parc des Expos Paris, Porte de Versailles, Hall 4
Troisième édition de Mobile Payment Expo
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Lundi 30 mai
Lieu à confirmer
Véhicules et transports intelligents & communicants
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Mercredi 8 juin
Immeuble Le Ponant, Sagem, Paris 15ème
Où va la cybersociété : champs de mines ou bateau ivre ?
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Jeudi 9 juin
Salle Victor Hugo, 101 Rue de l’Université, Paris
5ème Assises du Très Haut Débit
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Dimanche 12 au Mercredi 15 juin
Finlande (Oulu, Helsinki)
Voyage d’étude Finlande Itech 2011
Inscrivez-vous
Jeudi 6 octobre
Paris
Préparés à Internet ? Quelle éducation ? Quelles formations ?