Guerre sur Internet et ailleurs

Le mot de la présidente octobre 2022

Avec l’Ukraine, nous découvrons le terme « guerre hybride », c’est-à-dire une guerre faite sur le terrain, mais aussi ailleurs, dont sur le net. Avec Elon Musk, nous découvrons que les infrastructures télécoms entrent pleinement dans des éléments dans les installations mobilisables en cas de guerre. 

Le numérique est donc bien une des composantes majeure de notre souveraineté. Il l’est en temps de guerre comme en temps de paix. 

Cependant, au quotidien, nous nous accommodons d’un Internet de droit californien qui permet les guerres d’influence et qui ne correspond pas à notre culture. Nous faisons semblant d’ignorer que la guerre, avant d’être militaire, commence par le soft power. 

Ce soft power nous vient des romains qui le pratiquaient avec brio ! Au 20ème siècle, il est passé notamment par le cinéma et la publicité. A présent, il passe par les réseaux sociaux, qui ont d’ailleurs été conçus en partie pour cela.

Les jeunes y sont poussés à l’addiction. Ils constituent leur principale source d’information. Or, ces plateformes sont outillées pour créer des « couloirs d’influence » qui font que l’utilisateur est profilé de manière de plus en plus précise. Son réseau social l’enferme dans une information en apparence vibrionante, mais en réalité de plus en plus pauvre. Or, un homme isolé de « la vraie » vie devient un homme manipulable.

Les influenceurs professionnels sont richement rémunérés et entourés de spécialistes de plus en plus pointus et donc efficaces. 

Nous commençons tout juste à mettre en garde les jeunes générations. L’émoi créé par les recrutements de réseaux de terroristes est passé et nous avons demandé aux GAFAM de rémunérer la presse lorsqu’elle utilise ses fils d’actualité, ce qu’elles font du bout de leur portemonnaie, étant entendu que l’essentiel se passe dans la manipulation des affichages personnalisés à chaque utilisateur. 

En cette période de mutation sociétale où chacun cherche ses repères, il semble nécessaire d’être plus exigeant vis-à-vis de la préparation de la population, des porteurs de messages problématiques et des réseaux qui les laissent circuler. 

Confiez-nous vos témoignages.