Geneviève BOUCHÉ  –  Vice-Présidente Forum ATENA  –  février 2024

Les questions stupides destinées à se faire peur doivent cesser.

  • Concentrons-nous sur les vrais enjeux : le progrès et les détournements.
  • Protégeons-nous des usages malveillants de nos données, car sans données, l’IA n’est rien !

Nous avons besoin de l’IA pour accompagner le virage civilisationnel que nous sommes en train de prendre : celui de l’économie rationalisée. 

Les questions stupides et les bonnes questions

Le “i” de IA veut dire “intelligence, au sens anglo-saxon. Cela désigne simplement l’« informations à connaître », sur un sujet, un concurrent, un ennemi…”.

Les Américains se délectent avec le contresens de nos intellectuels qui nous font perdre notre temps avec des questions hors sujet du genre « est-ce que l’IA va supplanter l’Homme » ?

Même l’IA, utilisée dans l’art, ne supplante pas les artistes : elle peut proposer des pistes de création, mais la patte d’un vrai artiste fera toujours la différence, comme la photo ne remplacera jamais la sensibilité d’un portraitiste d’exception.

La pensée humaine n’est pas que de l’algorithmie, c’est un cheminement qui part de la nuit des temps et qui se dirige vers le progrès, parce que le progrès constitue une pulsion profonde de l’Homme.

L’IA, c’est une manière de traiter en masse des informations. Si l’algorithme est biaisé ou si les données sont frelatées ou partiales, les résultats sont dangereux.

L’IA, c’est juste de l’informatique décuplée. Mettons-la au service du progrès.

Le progrès souhaité : « faire mieux avec moins »

L’Homme est le dernier mammifère connu parmi les espèces vivantes qui composent Gaïa.

L’« Homme blanc » (occidental) a des tendances messianiques. La terre étant à peu près conquise, il a tendance à envahir non plus les terres, mais les économies de ses voisins. Du coup, les autres congénères ont envie de lui rendre la pareille et ça se passe très mal. Ce serait mieux de construire des relations plus matures.

Car cet « Homme Blanc » a, à présent, une autre intention nettement plus pacifique : il veut faire « mieux avec moins » au lieu de faire « toujours plus ». En clair, il veut rationaliser sa manière de produire et de consommer. Pour cela, il a besoin de beaucoup d’informations et des capacités à traiter cette information.

Les innovations sont généralement employées à des fins belliqueuses avant de trouver leur place dans le progrès.

Protégeons sérieusement nos données et nos outils de manipulation et mettons-les au service du progrès, en particulier celui qui nous permet de faire « mieux avec moins ».

Faire « mieux avec moins » est la volonté exprimée et mise en œuvre par les générations montantes. Elle ouvre un champs d’innovation quasi illimité. Mais elle impose un remaniement profond de notre modèle de société qui n’est plus basé sur le « toujours plus », mais sur l’intelligence collective. 

Ceci passe par le déploiement d’une monnaie qui ne récompense plus en priorité les entrepreneurs, mais le développement d’un vivre ensemble de haut niveau favorisant l’accumulation de savoirs et de talents. 

« La théorie qualitative de la monnaie » est une proposition qui tente de répondre à cette exigence. Elle est à débattre. Apportez votre contribution !