Tour du Monde des Meilleures Pratiques en Innovation
avec Eunika Mercier-Laurent
Le jeudi 24 novembre à 19h00 à l'EPITA – Amphithéatre 4 – 14-16 rue Voltaire – Kremlin Bicêtre
Les slides de la présentation sont à télécharger là
Un grand merci à Eunika Mercier-Laurent pour cette intréressante présentation, et pour le débat qu'elle a sucité.
Depuis plusieurs années l’innovation est omniprésente et fait partie des sujets stratégiques. Elle est à la une de rapports, d’articles et des médias économiques et aussi l’objet d’événements, de projets, de groupes de réflexion et de blogs.
Il s’agit d’un phénomène mondial. Elle est souvent considérée comme la baguette magique capable de revitaliser les territoires, moderniser l’industrie, créer des entreprises et générer de nouvelles activités.
Mais comment innover pour obtenir l’impact espéré ? Quelle alternative à la logique actuelle ? Comment passer de souhaits à la pratique ? Quelles sont les compétences nécessaires pour innover et transformer l’innovation en succès durable ?
Quels indicateurs peuvent mesurer l’impact de l’innovation sur l’économie ? Comment les technologies – TIC, web 2.0 ou l’intelligence artificielle peuvent-elles contribuer à l’innovation ? Comment innover sans détériorer la planète ?
Lors de la séance du 24 novembre, nous donnerons quelques réponses à ces questions, illustrées par plusieurs exemples de pratiques innovantes à travers le monde.
A propos d'Eunika Mercier-Laurent : Chercheur associé à l'IAE Lyon et Professeur à l'EPITA, elle dirige une entreprise internationale dédiée au management des connaissances et de l'innovation, www.emlconseil.fr et préside Innovation3D, www.innovation3D.fr . Elle est également expert sur ces sujets auprès de diverses institutions européennes et internationales et est considérée comme l'un des 100 premiers spécialistes mondiaux de l'organisation et du management des connaissances (Knowledge economics) www.entovation.com/kleadmap
Son dernier livre "Les Ecosystèmes de l'innovation" vient d'etre publié en anglais www.innovation-ecosystems.eu
Didier Tranchier, Président de l'Atelier Innovation, Forum Atena
Compte-rendu
La France a toujours été un pays innovant, le français a été longtemps le langage international des conférences scientifiques. On y a inventé la carte à puce, le Minitel bien avant l’internet, ADA, Prolog et la programmation par contraintes. Elle a participé à la conception du Concorde, construit le TGV et le tunnel sous La Manche.
Mais notre capacité de transformer une invention en réussite, durable de préférence, reste à améliorer. Les principaux freins sont d’ordre éducatif et culturel.
Contrairement aux Américains, qui mettent sur le marché des produits en cours d’élaboration, on attend en France d’avoir conçu un produit parfait, sans toujours vérifier les besoins des futurs clients. La plupart des financements sont destinés au développement produits et non pas au marketing, communication et ventes. On ne finance pas non plus des voyages d’études pour apprendre de leaders. Quant à la culture entrepreneuriale, celle du leadership, de jardinier de la connaissance, visionnaire « mar-com », chasseur d’opportunités et prise de risque peu d’écoles y préparent.
L’analyse de quelques exemples présentés lors de la conférence a mis l’accent sur les conditions de réussite. Steve Jobs a bâti un empire sur les idées de Xerox Parc. Marc Andreessen a développé le premier navigateur web, Mosaic quand il était étudiant à l’université d’Illinois. C’était une vraie innovation de rupture. Commercialisé sous le nom Netscape Navigator, ce produit est devenu l’objet de convoitise de Microsoft.
Sergey Brin, au cours de sa thèse à Stanford sur les bibliothèques numériques a rencontré un autre thésard Larry Page travaillant sur les moteurs de recherche. Avec cette belle complémentarité ils ont crée Google en 1998, sans finir leur thèses. Abandonner sa thèse pour créer une entreprise est impensable en France.
Aux Etats Unis c’est le responsable marketing qui décide de la stratégie de l’entreprise, en France cette fonction est pratiquement inexistante dans les start-ups technologiques.
Jack Ma à la tête d’Alibaba Group est devenu milliardaire en commençant par le développement des sites web. « Commencer petit mais voir grand » a guidé ses décisions –il n’est pas le seul à avoir réussi de cette manière.
Parmi les exemples français nous avons cité free et Ubisoft. Les deux se sont positionnés sur des marchés de masse, Xavier Niel a eu une démarche progressive, tout comme Jack Ma.
Les lecteurs trouverons d’autres exemples dans la présentation sur le site Forum Atena.
Si on voulait formuler une recette de réussite, une vision est un point de départ. Il s’agit d’inventer un concept nouveau (iphone, facebook…), lancer au bon moment (time to market) et viser le marché le plus large possible. Les complémentarités (Google) peuvent l’élargir d’avantage (1+1=11). Une association technologie et marketing est indispensable, il ne faut surtout pas négliger le rôle du marketing (chef de produit). Bien évidemment le facteur chance (rencontrer la bonne personne, au bon moment et au bon endroit) joue un rôle important.
Plus dans « Les Ecosystemes de l’Innovation »
http://innovation-ecosystems.eu
Eunika Mercier-Laurent
eunika@innovation3d.fr