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Newsletter n°65 – décembre 2013

 


Edito

Actualités :
23/01/2014 – Dîner Networking autour de Louis Naugès "La R2I"
Cyberstratégie des entreprises, stratégie compréhensive et outils
N’oublions pas que les libertés individuelles sont aussi numériques
Big data, big brother et confiance dans l’économie numérique
Empreintes et traces

Agenda

     

Edito

Le débat sur la surveillance de l’Internet se poursuit, souvent mal posé, et ne permettant pas de croire au développement de la confiance, pourtant essentielle.

J’espère seulement que les libations du solstice d’hiver remettront un peu de bon sens à l’esprit de nos dirigeants.

Intéressons-nous aujourd’hui à la problématique de la mutualisation des infrastructures télécoms, dans le contexte de concurrence en France sur le marché mobile, et de domination des acteurs américains du service, pour imaginer comment nous pourrions rééquilibrer les investissements, pour développer de nouveaux usages, alternatifs, de nouveaux moteurs de recherche plus créatifs, des réseaux sociaux plus respectueux, des offres de contenus innovantes, de nouveaux champs d’application, comme les objets connectés …

À l’heure ou l’Europe cherche à construire un marché des télécoms à son échelle, intégré, sans couture, qui soit en rupture avec le morcellement des acteurs, des règlementations et des offres actuelles, une attention particulière devrait être portée à l’accès aux infrastructures de génie civil sur tout le territoire de l’Europe, idéalement sans couture ! En effet, pour le déploiement de la fibre optique comme pour la 4G, la disponibilité de réseaux de collecte est indispensable pour connecter en très haut débit les NRO (Noeud de Raccordement Optique, équivalent aux NRA pour l’ADSL) comme les BTS des réseaux mobiles (les eNodeB), et assurer ainsi une concurrence raisonnée, efficace et dynamique. Une règlementation européenne unifiée, simple d’application et garantissant une juste rémunération des acteurs qui investissent, permettrait de dynamiser le marché en faisant exploser les usages..

Je vous dis à l’année prochaine, ou nous commencerons dès le 23 janvier par un événement Networking sur le Cloud, de quoi prendre de la hauteur.

Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA


23/01/2014 – Dîner Networking "La R2I, Révolution Industrielle Informatique et ses impacts sur tous les métiers de l’informatique. Quelle situation en 2021+ ?"

Forum ATENA organise un dîner networking le 23 janvier 2014 sur le thème "La R2I, Révolution Industrielle Informatique et ses impacts sur tous les métiers de l’informatique. Quelle situation en 2021+ ?". Cette soirée conviviale, réservée aux Membres de Forum ATENA, se tiendra autour de Louis NAUGES, CoFounder & Chief Cloud Evangelist Revevol ; sur le thème "La R2I, Révolution Industrielle Informatique et ses impacts sur tous les métiers de l’informatique. Quelle situation en 2021+ ?"

A l’image de l’industrie automobile au milieu du siècle dernier, l’informatique est en train de vivre une véritable révolution industrielle, la R2I, Révolution Industrielle Informatique. C’est une excellente nouvelle pour toutes les organisations, publiques ou privées, de toute taille, et pour tous leurs collaborateurs, utilisateurs des technologies informatiques. C’est un challenge majeur pour tous les acteurs de la profession informatique, usages, infrastructures, services et DSI.

Cette R2I est rendue possible par la convergence de plusieurs phénomènes :

  • La "consumerisation" de l’IT.
  • L’arrivée dans les entreprises des "digital natives" et de leurs exigences.
  • La possibilité pour les entreprises de migrer tous leurs budgets IT d’une démarche CAPEX (Investissements) à une démarche OPEX (Fonctionnement).
  • La mobilité, aussi bien dans les objets d’accès que dans les usages
  • Le "Cloud IT", avec l’arrivée de nouveaux fournisseurs industriels d’énergie informatique tels que Amazon et Google.
  • L’ubiquité des réseaux sans fil, à haut et très haut débit, WiFi, 3G, LTE…
  • Les véritables solutions SaaS, Software as a Service, multitenant, qui permettent de disposer de solutions logicielles industrielles, économiques, robustes et en permanence à jour.
  • La mort d’une culture de l’unicité des solutions (Master PC, ERP intégrès), remplacée par une culture de la variété et de l’agrégation de très nombreux composants d’infrastructures et d’usages.

Toutes ces révolutions sont déjà en marche, inéluctables, et le panorama informatique de la prochaine décennie, en 2021+, sera brutalement différent de celui que nous connaissons. Il n’y a pas une seule profession de l’informatique qui ne sera pas profondément impactée par cette R2I. S’y préparer, dès 2014, c’est la clef de la survie pour tous les fournisseurs IT, de postes de travail, de serveurs, de réseaux, de logiciels et de services. Pour survivre et devenir encore plus stratégique, une DSI devra se transformer en "Direction des Services d’Information", et proposer un catalogue étendu de services à ses clients.

Louis Naugès, CoFounder & Chief Cloud Evangelist Revevol

Pour s’inscrire dès maintenant : http://www.forumatena.org/node/535

Si vous souhaitez participer et que vous n’êtes pas encore membre, rendez-vous dès maintenant sur notre page d’adhésion.


Cyberstratégie des entreprises, stratégie compréhensive et outils

Le 2 décembre 2013 après-midi, au siège du MEDEF Ile-de-France, la chaire Castex de cyberstratégie, l’atelier sécurité de Forum ATENA, le cercle d’intelligence économique du Medef Ile-de-France et l’ARCSI ont organisé le deuxième volet des évènements qui répondent à la question "Pourquoi les entreprises ont-elles besoin d’une cyberstratégie ?".
 
Notre premier volet, en mai 2013, avait eu pour thème : "Les cybermenaces, quels risques pour les entreprises ?". Ce deuxième volet, plus pratique a couvert le sujet "Cyberstratégie des entreprises, stratégie compréhensive et outils".
 
Après les mots de bienvenue des associations organisatrices, autour de Frédérick Douzet, titulaire de la chaire Castex de Cyberstratégie, deux tables rondes suivies chacune par un débat avec la salle, ont couvert le sujet.
 
La première table ronde a brossé le périmètre d’une stratégie d’entreprise. 
 
Solange Ghernaouti, professeur à l’école des HEC de l’université de Lausanne, experte internationale en sécurité et criminalité du numérique auprès d’organismes internationaux, a défini l’information stratégique, avec une analyse coût/bénéfice. Puis Christian Aghroum, administrateur et président de la commission sécurité numérique du CDSE, directeur de la sécurité d’une entreprise internationale basée en Suisse, nous dit à quel point un dialogue entre décideurs et techniciens pouvait être difficile. Allan Friedman, fellow in Governance Studies and research director of the Center for Technology Innovation at Brooking, dans un effort méritoire pour parler français, ce qu’il fit avec brio, nous a parlé des solutions de cyberstratégie pouvant être mises en œuvre par les PME/PMI.
 
La pause fut suivie d’une loterie, une des signatures de nos évènements, au cours de laquelle plusieurs livres écrits et dédicacés par leurs auteurs furent gagnés.
 
La deuxième table ronde, modérée par Frédérick Douzet a abordé les outils de la cyberstratégie.
 
Gérard Gaudin, président du Club R2GS (Réflexion et Recherche en Gestion opérationnelle de la Sécurité), nous a indiqué comment aller vers une gouvernance sécurité plus mobilisatrice pour l’entreprise, et des travaux menés par le Club R2GS auprès de l’ETSI, pour que les indicateurs de sécurité (incidents, vulnérabilité, non-conformité) soient standardisés. Martial Imberti, directeur de la  formation et des partenariats académiques chez Cassidian Cybersecurity, groupe EADS/Airbus, a parlé du capital humain dans la stratégie Cyber des entreprises et des travaux menés par divers organismes, pour caractériser les métiers de la cybersécurité. Philippe Blot, chef de la division produits et services de sécurité de l’ANSSI, a abordé la question fondamentale de la confiance dans le monde du numérique, qui passe par la labellisation des produits de sécurité. David Senty, RAND senior fellow qui fut "chief of staff" au Cyber Command US, nous a parlé des stratégies à l’étranger, et en particulier aux US et en Grande Bretagne.
 
Ce fut alors au tour de nos sponsors, Beazley France, Cassidian CyberSecurity et Verdasys de nous parler de leur société et de leur offre, et tout a finit autour d’un pot où l’ambiance chaleureuse, qui s’est ressentie tout au long de notre évènement et qui a continué durant le pot, autre signature de nos évènements, a favorisé rencontres, échanges et réseautage.
 
 
Nous vous donnons rendez-vous à notre prochain grand évènement. Restez à l’écoute.
 

Gérard Peliks, Président de l’Atelier sécurité de Forum ATENA


N’oublions pas que les libertés individuelles sont aussi numériques

Un juge fédéral Américain, du tribunal civil de Washington, a  estimé que la collecte à grande échelle des métadonnées téléphoniques (numéros appelés, durée des appels…) sans feu vert préalable de la Justice, était anticonstitutionnelle, et constituait une "atteinte à la vie privée"

Peut-on espérer qu’un juge fasse la même chose en France pour l’article 13 (devenu 20) de la loi programmation militaire, pour sa partie sur la surveillance généralisée en sans contrôle ? Ou que nos parlementaires se ressaisissent ? 

Voir ci-dessous le communiqué signé par Forum Atena et la Ligue des droits de l’homme – FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme) – Renaissance Numérique – France Digitale – Gilles Babinet – 100 000 entrepreneurs – Lionel Tardy – FEVAD – ACSEL – Union Web.

Mardi 10 décembre le Sénat examinera l’article 13 de la loi de programmation militaire en deuxième lecture.

Cette loi prévoit, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme mais aussi de défense des intérêts économiques de la nation, d’accéder aux données de connexion, aux informations et aux documents des utilisateurs, sans que le juge n’intervienne dans ces décisions.

Sous prétexte d’intérêts supérieurs, cette loi prévoit donc une atteinte grave aux principes fondamentaux de notre démocratie et au respect des libertés individuelles.

Le tout, sans aucune concertation des associations de protection des libertés fondamentales et des acteurs du numérique.

De nombreux acteurs issus de la société civile, économique, politique, juridique, numérique ou non, ont exprimé leurs vives inquiétudes à l’égard d’un texte qui étend le régime d’exception de 2006 à une surveillance accrue, sur tous les aspects, mais sans garantir les mêmes protections des droits et libertés civils.

Toutes ces organisations unissent leur voix pour que l’article 13 soit, a minima, amendé de façon à garantir plus de transparence et un meilleur accès à la justice dans le cadre des surveillances administratives.

#StopArt13 Signataires: Ligue des droits de l’homme – FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme) – Renaissance Numérique – France Digitale – Gilles Babinet – 100 000 entrepreneurs – Lionel Tardy – FEVAD – ACSEL – Forum Atena- Union Web 

Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA


Big data, big brother et confiance dans l’économie numérique

Suite à l’intérêt suscité par la réunion « PRISM la faiblesse digitale européenne ? » organisée le 4 décembre 2013 à l’ISEP par l’atelier intelligence économique  de Forum ATENA avec comme intervenants Philippe RECOUPPE, Gérard PELIKS et Olivier ITEANU aux côtés de Christophe DUBOIS-DAMIEN, ce dernier revient sur ce thème d’actualité.

Après PRISM, la loi de programmation militaire dans son article 13 est vue par certains comme le « Patriot Act à la française ».

Les révélations d’Edward Snowden, ex consultant de la National Security Agency (NSA) américaine dénonce l’ampleur de la surveillance électronique pratiquée par les Etats-Unis sur l’ensemble de la planète.

Il y a la collecte de données sur internet par les géants d’internet, il y a l’espionnage des entreprises, il y a l’écoute des institutions publiques, des responsables politiques et des organisations.

Le grand public découvre ce que les initiés savent depuis longtemps : la France et les français sont espionnés par les américains. Nous sommes en guerre économique.

Pourtant, à mon avis, face à ces pratiques coupables de la NSA vis-à-vis de pays alliés, on restera au stade des protestations diplomatiques officielles outragées et des fausses contritions du Président des Etats-Unis.

On pensera après tout : « Tout le monde espionne tout le monde depuis toujours, il n’y a que les moyens qui ont changés ».

Sauf que les moyens sont désormais d’une grande ampleur. Et que cette affaire d’espionnage montre que, sur l’ensemble de la chaîne de l’information digitale, le rapport de puissance entre les Etats-Unis et l’Europe peut probablement être évalué comme de un à cent.

L’électronique a bouleversé la guerre depuis les années 1970. Le numérique commence à faire la même chose dans tous les aspects de la société civile. Nous n’en sommes qu’au début.

Oui nous sommes, dépendants des Etats-Unis en matière d’information militaire. On l’a vu encore récemment en Libye ou au Mali. La France ne peut rien faire sans les renseignements américains.

Et bien dans les domaines de l’internet civil, nous sommes plus dépendants encore. Et cette perte d’autonomie risque de se payer cher en matière de liberté et d’économie… [ lire la suite ]

Christophe Dubois-Damien, Administrateur de Forum ATENA, Président de l’atelier intelligence économique – mail : dub-dam1 @ noos.fr


Empreintes et traces

Dans une étude publiée au mois de mars dernier dans Scientific Reports ("Unique in the Crowd: The privacy bounds of human mobility"), Yves-Alexandre de Montjoye et son équipe se sont penchés sur les traces que peut laisser un téléphone mobile lors de ses déplacements en se concentrant sur les méta-données accessibles. 

L’approche part des données opérateurs anonymisées. Autrement dit on sait sur quelle antenne et à quelle heure l’usager s’est connecté mais on fait abstraction de son identité. L’étude couvre une période de quinze mois et un million et demi de personnes.

Le résultat a de quoi interpeller : quatre points de mesure suffisent pour identifier 95% des sujets ! Avec deux points on atteint déjà 50 %. 

Le rapprochement avec les empreintes digitales et leurs douze points, technique mise au point en 1930 par  Edmond Locard pour valider une identité est fort. 

Si maintenant on remplace ces méta-données purement téléphoniques par les traces que tout "smartphonaute" va laisser de manière volontaire – une contribution d’image sur Flickr par ci, un twist rapide par là complété par un compte rendu sur Facebook –  ou non volontaire et je fais bien entendu allusion par exemple à cette application de lampe-torche (tellement pratique un jour sait-on ?) à qui nous avons donné l’autorisation de communiquer en temps réel notre position ainsi que nos méta-données d’appels téléphoniques (coucou les revoilà !), notre anonymat ressemble de plus en plus à une gageure.

De fait l’anonymat de nos déplacement est incompatible avec la mobilité en téléphonie. Il faut bien que l’opérateur sache où vous êtes pour vous passer un appel. Donner de l’intelligence à ce téléphone ne fait que donner de l’ampleur à la localisation/identification. Échapper à cette issue exige de renoncer aux services apparus avec l’Internet mobile. Condamner les avancées du "Big Data" serait se priver de résultats prometteurs, comme par exemple les études épidémiologiques. Encadrer juridiquement la collecte et l’exploitation des données semble une tâche considérable.

Les apports d’Internet ne seront de réels bénéfices que si on peut s’appuyer sur un socle de confiance. Le chantier est ouvert.

Jacques Baudron, Secrétaire Adjoint de Forum ATENA


 

Agenda

Jeudi 23 janvier
Organisé par Forum Atena, réservé aux Membres
Dîner Networking autour de Louis Naugès
"La R2I, Révolution Industrielle Informatique"

Mercredi 15 janvier
Mines-Télécom, 46 Rue Barrault (Paris 14ème)
Conférence IREST : "l’auto connectée"


 

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